Interview Oksana et Gil pour Khimaira

Présentation de "L'outre-blanc" à l'occasion du Salon "Au rendez-vous de la Culture"

Présentation de « L’outre-blanc » à l’occasion du Salon « Au rendez-vous de la Culture »

Voilà une interview parue le 12 Juin pour le site Khimaira.

À l’occasion de la sortie de leurs deux derniers romans, Khimaira a rencontré un duo prolixe mais inaccoutumé en littérature. Oksana et Gil Prou ont acceptés de répondre à quelques questions pour notre site.

Cathédrales de brume - Éditions Rivière Blanche (2009)

Cathédrales de brume – Éditions Rivière Blanche (2009)

Khimaira: Vous formez tous les deux un duo d’écrivains vraiment atypique. Vos parcours personnels semblent très éloignés, pour ne pas dire antipodistes. Quel est le concours de circonstances qui a permis d’engendrer cette fructueuse collaboration ?

Oksana: Nous nous sommes rencontrés par le biais d’un ami commun. À cette époque, j’étais sous contrat d’exclusivité. Gil m’a présenté des synopsis. J’avais aussi quelques textes, mais pour des magazines spécialisés. C’était donc un énorme défi que de mélanger les genres et me lancer dans cette aventure littéraire. En discutant ensemble, ça ne nous a pas semblé si idiot que ça. C’était une nouvelle manière de lutter contre certains clichés, de revendiquer des idées et de repousser les limites ou les connivences entre un monde «sexuel» et «intellectuel», mais aussi entre «l’imaginaire» et le «réel».

Gil: Nous nous sommes rencontrés de manière très fortuite et avons immédiatement réalisé que nous partagions de nombreux centres d’intérêt en dépit de nos évidentes différences de vie. Oksana a poursuivi des études supérieures en mathématiques et s’intéresse beaucoup à l’Égypte antique. Alors que j’ai poursuivi des études supérieures en Egyptologie et que je me passionne pour certaines disciplines scientifiques: astrophysique, paléontologie, climatologie. Dans ce contexte mêlant rapprochement de nos goûts et totale différenciation entre nos modes de vie, une star du X et un amateur de philosophie néoplatonicienne ne pouvaient que bien s’entendre et travailler ensemble. C’est fait! Et depuis bientôt 9 ans…

Disque "Cathédrales de brume" du groupe Dawn & Dusk Entwined (2009)

Disque « Cathédrales de brume » du groupe Dawn & Dusk Entwined (2009)

K: Quelles sont vos techniques d’écriture «à quatre mains» ? Partagez-vous les différentes parties d’un texte (descriptions, dialogue) ou travaillez-vous chacun de votre côté sur des parties ou des chapitres complets ? Faites-vous des séances de «brainstorming» pour développer une histoire et ses rebondissements ?

O: Parfois, des idées qui pourraient sembler lointaines ont tout de même un lien. Les discussions les plus banales peuvent servir de tremplin à de nouveaux textes. Gil est comme une encyclopédie vivante. Et, surtout, il s’intéresse à tout.

G: Les séances de brainstorming sont nombreuses, soit lorsque nous nous rencontrons à l’occasion d’un salon ou via Skype. Puis nous retravaillons nos esquisses par échanges de mails. Cela prend parfois pas mal de temps, mais le résultat est plus riche; plus dense.

Katharsis - Éditions Interkeltia (2010)

Katharsis – Éditions Interkeltia (2010)

K: De l’anticipation à la science-fiction, en passant par la philosophie (voire la psychologie), le fantastique et la fantasy, vos différents romans paraissaient toujours être «là où l’on ne vous y attend pas». Est-ce dû au fait que vous êtes deux, et donc que vous doublez votre capacité imaginative ? Est-ce un choix délibéré ou vous contentez-vous d’écrire selon votre inspiration du moment ?

Les métamorphoses d'Éros - Édition de La Hutte (2011)

Les métamorphoses d’Éros – Édition de La Hutte (2011)

O: Le plaisir d’imaginer des univers est une source inépuisable. La vision de l’autre est forcément bénéfique. Il faut pouvoir aller au bout des choses et l’échange permanent d’idées entre deux auteurs est toujours fécond. Nos romans se situent effectivement au sein d’univers très différents entre eux: SF, thriller écologique, Fantasy historique, fantastique ou –comme c’est le cas avec notre dernier roman : L’outre-blanc qui vient de paraître aux Éditions Fleur Sauvage : http://www.editionsfleursauvage.com/ – un OVNI littéraire dont l’intrigue se déroule dans le cerveau d’un otage qui vient d’être décapité…

G: Nous écrivons au rythme de notre imagination et de nos envies. Comme notre imagination est exubérante et que nous n’imposons aucune limite à nos envies, cette liberté explique la très grande diversité de nos sources d’inspiration. Naturellement, le fait d’avoir deux cerveaux et quatre mains amplifie cette capacité d’être, comme vous le dites, là où on ne nous attend pas

Tomyris et le labyrinthe de cristal - Éditions Midgard (2013)

Tomyris et le labyrinthe de cristal – Éditions Midgard (2013)

K: Vos livres sont très documentés. Faites-vous beaucoup de recherches avant et durant la phase d’écriture de vos romans ? Est-ce une condition incontournable pour vous ?

O: Un peu comme le ferait un peintre qui a une image en tête. Il commence par faire une esquisse. Puis il regarde comment ça se passe dans la réalité. Ensuite il précise, il façonne. Pour décrire l’imaginaire, il faut trouver l’élément crédible.

G: Faire des recherches et documenter nos romans nous semblent être la preuve minimum du respect que tout auteur doit avoir vis-à-vis de ses lecteurs. Une information mise en lumière dans un récit doit être expliquée. Ceci est encore plus important lorsque l’intrigue se situe dans le monde de l’imaginaire.

Cathédrales de brume (version numérique) - Éditions Multivers (2014)

Cathédrales de brume (version numérique) – Éditions Multivers (2014)

K: Vos romans compriment, dilatent ou écartèlent souvent le temps. Une fascination d’auteurs ?

O: Depuis Einstein, on sait que le temps est la quatrième dimension de l’espace au sein du continuum espace-temps. Comme cet ensemble est lié, toute déformation dans l’espace entraîne de profondes conséquences sur le temps. Nous aimons jouer avec ces paradoxes. Par ailleurs, chacun connaît la différence existant entre le temps réel et le temps ressenti. Tout ceci est source d’inspiration pour nous.

G: La vitesse dilate le temps alors qu’une extrême gravité le ralentit. Le phénomène est presque hallucinant au cœur d’un trou noir ou lorsqu’un nouvel univers naît au sein du «multivers». Ces bizarreries de l’espace-temps nous offrent donc une matière idéale lorsque nous forgeons les intrigues de nos futurs romans. Un grand merci à Einstein et à la gravitation quantique!

Un matin différent - Éditions Artalys (2015)

Un matin différent – Éditions Artalys (2015)

K: Un roman égale un éditeur ? Est-ce une volonté de votre part de changer ainsi régulièrement de partenaire(s) littéraire(s) ? Votre grande variété de styles de romans vous contraint-elle à ces changements réguliers? Ou est-ce simplement les aléas de la vie d’un écrivain ?

O: Il y a plusieurs raisons. Disons que ça fait partie de l’aventure et que cela nous incite à ne jamais nous laisser enfermer dans une logique répétitive qui ne convient guère à nos tempéraments respectifs.

G: Nos romans étant très différents, nous nous efforçons d’être publiés chez un éditeur qui soit en phase avec ce que nous écrivons. Des romans de SF comme Zalmoxis ou Cathédrales de brume ne pouvaient pas être édités chez l’éditeur de Un matin différent qui est un roman d’amour qui se déroule le 11 Septembre 2001 à New York et qui respecte totalement la règle des trois unités d’action, de temps et de lieu chère à la dramaturgie classique. Dans le même ordre d’idée, Les métamorphoses d’Éros –un essai consacré au rôle indispensable des femmes dans un XXIe siècle voué apparemment à toutes les calamités possibles et imaginables– ne pouvait pas paraître chez l’éditeur de La crypte des fantasmes qui est un thriller fantastique sur fond de vengeance vieille de plus d’un siècle…

Zalmoxis - Éditions Rivière Blanche (2016)

Zalmoxis – Éditions Rivière Blanche (2016)

K: Votre dernier roman publié, L’outre-blanc, dispose d’une bande son dédiée. Une première ! Comment vous est venue cette idée et pourquoi ? Qu’en pensent les lecteurs ? D’autres titres auront-ils la chance d’être ainsi «sonorisés» ?

O: La musique est une manière d’être transporté ailleurs tout comme on peut l’être avec la littérature.

G: Cette connivence littérature-musique n’est pas nouvelle pour nous car notre premier roman : Cathédrales de brume fut accompagné d’un disque réalisé par le groupe Dawn & Dusk Entwined : https://dawnduskentwined.bandcamp.com/album/cath-drales-de-brume Unir un roman et un disque sur un même thème et au gré d’une même intrigue nous semble être une source d’enrichissement. Nos lecteurs semblent apprécier ce rapprochement entre le monde de l’imaginaire et la musique.

K: Vous semblez arpenter la France au gré des nombreux salons du livre et autres séances de dédicaces auxquelles vous participez. Vous reste-t-il du temps pour écrire ou vos romans sont-ils écris depuis longtemps, déjà ?

O: En effet, il faut de l’organisation et optimiser notre temps.

G: Oui! Dans le cas de nos trois derniers romans c’est un peu le hasard du calendrier qui précipita les parutions. Normalement, nous écrivons un roman par an. Nous travaillons actuellement à la suite de Zalmoxis qui s’appellera Nyx et Thanatos.

La crypte des fantasmes - Éditions L'ivre-Book (2016)

La crypte des fantasmes – Éditions L’ivre-Book (2016)

K: Quels seront vos prochains salons planifiés ?

O et G: Le 8 Octobre: Les Halliennales à Hallennez-lez-Habourdin (près de Lille) : http://www.halliennales.com/ . Puis les 13eme Rencontres de l’Imaginaire de Sèvres le 26 Novembre : http://www.sevres.fr/12es-rencontres-de-limaginaire-2

K: Avez-vous une question que l’on ne vous a jamais posée, mais à laquelle vous aimeriez répondre, malgré tout ?

O: Cela gâcherait mon plaisir de poser la question pour y répondre moi-même.

G: Aimeriez-vous être biologiquement immortel comme certaines méduses du genre Turritopsis ? Auquel cas je répondrai: «oui»…

L'outre-blanc (préface Bernard Werber et Jean-Claude Dunyach) - Éditions Fleur Sauvage (2016)

L’outre-blanc (préface Bernard Werber et Jean-Claude Dunyach) – Éditions Fleur Sauvage (2016)

K: Le mot de la fin pour nos lecteurs, peut-être ?

O: Merci d’avoir pris un peu de temps pour nous lire. J’espère que nos réponses à cette interview vous intéresseront et que nos romans ne vous laisseront pas indifférents. Bonnes lectures diverses et variées et bonne continuation au site Khimaira.

G: Nous travaillons ensemble depuis plus de huit ans et chaque jour nous confirme cette remarque toute simple: nos différences nous enrichissent. Dans la préface que Bernard Werber a gentiment écrite pour L’outre-blanc avec Jean-Claude Dunyach, il précise: un roman est un baptême. Une initiation. L’intérêt de la promenade, au-delà d’être surpris, c’est qu’on en ressort transformé. Celui qui dormait a appris à rêver. Celui qui ne savait rien a appris la forêt. Et il pourra se lancer avec confiance dans la traversée de forêts plus sombres, plus dangereuses. C’est ça, l’initiation par le livre. Et c’est un vrai bonheur, pour nous autres écrivains, de faire naître des forêts. Autant que de les parcourir avec nos lecteurs…

Il est évident que si la lecture de nos romans permet à certains lecteurs de découvrir d’autres forêts et d’ouvrir des portes nouvelles, nous serons pleinement satisfaits…

Oksana et Gil lors d'un salon en 2015

Oksana et Gil lors d’un salon en 2015

K: Merci de votre participation.

 

Les internautes désireux d’en connaître plus sur ce duo d’écrivains sont invités à parcourir leur blog et à lire les chroniques de Katharsis : http://www.khimairaworld.com/katharsis/ , de Zalmoxis : http://www.khimairaworld.com/zalmoxis/ , et de L’outre-blanc : http://www.khimairaworld.com/loutre-blanc/ sur notre site.

 

Christian Perrot

Interview Oksana et Gil dans Mediapart

Un matin différent - Éditions Artalys

Un matin différent – Éditions Artalys

 

Interview paru le 15 Juin 2015 dans Mediapart.

 

Bonjour Gil et Oksana,

 

Vous venez de publier un nouvel ouvrage. Il apparait différent en regard des derniers parus…  Une envie de plonger dans un nouvel univers ?

« Un matin différent » est en effet un roman très différent des autres.

Les intrigues de nos autres récits sont souvent foisonnantes avec de nombreux personnages et des péripéties en cascade. C’était le cas par exemple avec notre quatrième livre : « Tomyris et le labyrinthe de cristal ».

Dans le cas de « Un matin différent » (Éditions Artalys) nous avons souhaité concentrer au maximum l’intrigue afin qu’elle respecte la règle des trois unités imposée par la dramaturgie classique, c’est-à-dire : unité d’action, unité de lieu et unité de temps.

Ici, l’unité d’action est évidente car il s’agit simplement de la naissance de l’amour entre deux personnages, amour qui sera prématurément brisé par la tragédie du 11 Septembre 2001. L’unité de lieu est respectée aussi car tout se passe à New York dans un rayon de 500 mètres autour des tours jumelles du WTC. Enfin, l’intrigue dure moins de deux heures.

Nos univers sont souvent baroques, fantasmagoriques ou poétiques. Dans le cadre présent, nous souhaitions revenir à la description simple et méticuleuse à la fois d’une réalité qui concerne chacun de nous, même si l’issue est ici tout à fait exceptionnelle et dramatique.

 

Comment décririez-vous votre roman pour le lecteur qui aimera surement l’atmosphère qui se dégage à chaque page?

« Un matin différent » s’efforce de mettre en lumière la différence fondamentale qui existe entre le temps ressenti et le temps réel. Dans le cas présent le phénomène est encore accentué car les deux tourtereaux qui viennent de se révéler mutuellement leur amour travaillent au 96eme étage de la tour Nord du WTC. Ils laissent un instant leurs regards errer vers l’extérieur en regardant le ciel de New York derrière les parois de verre de la tour géante. Soudain, la silhouette d’un avion de ligne se découpe devant eux. Il leur reste exactement deux dixièmes de seconde avant d’être pulvérisés dans un fracas de verre et de métal. C’est à cet instant précis que leurs esprits se mettent à chevaucher souvenirs enfouis et folles chimères.

Le temps que nos machines sophistiquées découpent en nanosecondes n’existe plus d’un coup. Ils sont brutalement dans un ailleurs qui n’est plus régi par la cyclicité du temps ni sa flèche qui nous propulse sans cesse vers un destin dont nous ne savons rien. Nos deux héros s’immergent au sein d’une éternité trop vite foudroyée.

 

Que dire des personnages? Eux aussi sont émouvants et forts dans leur réalisation… il y a une vraie dimension qui se trouve à chaque instant, indéfinissable et forte…

William Fitzgerald, l’australien cavaleur, et Iluh Semarang, la balinaise réservée, sont très différents. Totalement différents.

Et c’est justement l’union de ces différences que nous avons souhaité mettre en exergue ici.

De leurs différences naît une lumière chaude, suave et sensuelle, qui les pousse à s’exhausser au-delà d’eux-mêmes. La notion d’ «indéfinissable » est très juste car l’émergence de cet amour entre deux êtres que tout oppose apparemment génère des émotions fortes et troubles à la fois. Elle réveille en nous des sensations, des joies, des plaisirs et des peurs. On a envie de les accompagner un bref moment sur le chemin de la vie. De leurs souhaiter bonne chance.

En même temps, chaque lecteur sait très bien qu’une épouvantable catastrophe va briser net cette belle histoire. Comme elle a simultanément brisé les destins de milliers d’êtres humains si l’on comptabilise les victimes des attentats, leurs familles et leurs proches.

Mais nous souhaitions vraiment tisser une intrigue courte, simple et percutante à la fois. Après l’écrasement du premier avion sur la façade de la tour Nord du WTC, d’innombrables tragédies s’enchaînèrent en ondes de choc successives. Mais celle de nos héros s’achève immédiatement. En un millième de seconde.

C’est la raison pour laquelle le dernier chapitre s’achève si abruptement.

 

Quelle force créative vous a poussé à produire un roman aussi nouveau et aussi captivant? Y a-t-il un fil conducteur, des recettes nouvelles? S’agit d’une histoire qui touche chacun dans un inconscient collectif commun ?

Nous souhaitions évoquer la tragédie du 11 Septembre de manière intimiste et en finissant notre roman là où les commentateurs commencèrent à décrire l’effroi qui tétanisa le monde entier pendant quelques jours. Nos autres romans évoquent souvent les destinées étonnantes de plusieurs personnages, d’une contrée, voire de l’humanité toute entière. Ce fut le cas pour notre second livre : « Katharsis ».

Dans le cas présent, nous avons concentré l’intrigue autour de deux êtres humains en un seul lieu et pendant une seule journée. Nous ne savons pas si c’est une « force créative » qui nous a poussés, mais ce fut un exercice passionnant.

Naturellement, la tragédie du 11 Septembre est inscrite durablement dans l’inconscient collectif. Il en est de même avec le sentiment diffus que l’on revoit toute notre vie juste avant de mourir. Mais nous avons fait ce choix radical en pensant aux deux victimes imaginaires de notre récit. C’est, inconsciemment sans doute, une forme d’hommage aux innocentes victimes de ce drame qui nous fit tous entrer si violemment dans ce XXIe siècle qui risque fort d’être le plus cruel de tous…

Dans « Fureur et mystère » (Les feuillets d’Hypnos), René Char précisait que « l’homme est capable de faire ce qu’il est incapable d’imaginer ». Cette remarque d’une effrayante lucidité est toujours d’actualité…

New York 11 Septembre 2001

New York 11 Septembre 2001

 

Un prochain ouvrage? De prochaines dates de présentation du roman?

Nous avons déjà écrit trois nouveaux romans.

Le sixième : « Zalmoxis » est un pur récit de SF qui paraîtra en 2016 aux Éditions Rivière Blanche. C’est en fait une suite de « Katharsis », mais plus de quatre siècles après la disparition de l’humanité suite à un impitoyable « hiver volcanique » qui pétrifia la surface de la Terre dans la neige et la glace.

Ce roman sera suivi par « Nyx et Thanatos » et « Le testament de la lumière ».

Le septième : « À la verticale de l’Enfer » est un roman fantastique qui se passe dans un manoir isolé en Ardèche. Ce roman est tiré d’un scénario que nous avions écrit pour Joël Houssin (le créateur de la série Dobermann) dans le cadre d’une série TV dont il avait imaginé le concept. Cette série restant pour l’instant à l’état de projet, Joël nous a donné son accord pour que nous puissions transformer ce scénario en roman. C’est l’histoire tragique de trois familles et d’une vengeance qui se poursuit de génération en génération. L’épilogue est… déroutant !

Le huitième et plus récent roman : « L’Hydre-Univers » sera assurément le plus surprenant de tous. Partant d’une intrigue classique pour un thriller (une prise d’otages en Amazonie avec demande de rançon) ce récit qui ne ressemble à aucun autre répond de manière totalement iconoclaste à la question suivante : « que se passe-t-il dans le cerveau d’un homme qui vient d’être décapité ? »

La réponse est hallucinante et entraînera les lecteurs dans l’univers le plus exotique et lointain qui soit : le cerveau d’un homme…

Ce roman bénéficiera d’une postface coécrite par deux des plus prestigieux écrivains dans les domaines de l’imaginaire : Yal Ayerdhal et Jean-Claude Dunyach qui ont glané tous les deux un grand nombre de prix littéraires (Grand Prix de l’Imaginaire, Prix Bob-Morane et Prix Rosny aîné par exemple).

Deux gros éditeurs sont déjà intéressés.

Par ailleurs, nous dédicacerons « Un matin différent » le samedi 20 Juin dans le magasin Cultura d’Hénin-Beaumont, près de Lille.

 

Lien : http://blogs.mediapart.fr/blog/le-blog-des-associes-par-yannick-et-helene/140615/un-matin-different-par-oksana-et-gil-prou

 

Pour commander le livre en version papier (la version numérique est disponible partout) :

http://editions-artalys.com/hors-reel/un-matin-different/

Zalmoxis

Zalmoxis

À la verticale de l'Enfer

À la verticale de l’Enfer

L'Hydre-Univers

L’Hydre-Univers

Interview pour Mediapart

Isadelpha et Yzalys : deux personnages de "Tomyris et le labyrinthe de cristal"

Isadelpha et Yzalys : deux personnages de « Tomyris et le labyrinthe de cristal »

« Tomyris et le Labyrinthe de cristal » : interview d’Oksana et Gil pour Mediapart

Bonjour Gil et Oksana,

Pourquoi choisir un univers liant la Grèce et l’Inde et l’empire de Cyrus le Grand ?

C’est le personnage de la reine Tomyris qui nous a fascinés. Cette jeune veuve a pris son destin et celui des Massagètes entre ses mains. Elle n’a pas hésité à affronter le roi le plus puissant de son époque : Cyrus le Grand et son armée dont la réputation d’invincibilité n’était nullement usurpée. Les troupes d’élite de l’armée perse se nommaient même les Immortels ! En luttant pour maintenir la liberté de son peuple, cette reine symbolise à la fois David luttant contre Goliath et Jeanne d’Arc fédérant toutes les énergies pour vaincre les envahisseurs. Par ailleurs, c’est aussi une mère qui venge l’honneur de son fils, même si l’histoire (et notre roman) confirment qu’il s’est suicidé alors qu’il était prisonnier des perses. Tomyris est un personnage attachant qui nous a servi de point de départ tout en nous permettant de retracer simultanément une bataille titanesque qui se solda par la mort de Cyrus le Grand et une histoire magique pleine de rebondissements.

On sent une écriture qui est nouvelle et très dynamisante. On dirait presque le scénario dans le détail d’un film ? Peut-on imaginer une adaptation sur l’écran ?

Ce roman pourrait effectivement inspirer un film dans le droit fil de « 300 » dont l’intrigue se situe une quarantaine d’années après l’intrigue de Tomyris et le labyrinthe de cristal. Un réalisateur imaginatif pourrait probablement en faire un grand film d’aventures traversé par la passion amoureuse et l’onirisme de certaines péripéties.

Le héros est une femme dans cette aventure qui borde l’histoire et l’héroïque fantaisie… volonté de votre part de montrer une forme de stature féminine intemporelle qui couvre l’émotion, l’autorité naturelle et le courage…

Absolument. Ceci s’inscrit d’ailleurs dans le droit fil de certains des éléments que nous mettons en lumière dans notre essai : « Les métamorphoses d’Eros ». La féminité va bien au-delà de la procréation et de la séduction. Dans notre essai, nous avions brossé les portraits d’une vingtaine de femmes exceptionnelles. Mais elles sont en fait des millions ! Et leur rôle ne fera que croître au cours de ce nouveau millénaire. Tomyris, son courage, sa pugnacité et sa fidélité à son peuple, n’était en fait qu’une exploratrice très précoce d’espaces mentaux et comportementaux à construire et reconstruire sans cesse. Le travail est colossal lorsque l’on voit ce qui se passe dans le monde à l’orée du XXIe siècle… 

Vous avez des prochains ouvrages en cours de parution ? Celui-ci aura-t-il une suite, car Tomyris semble être un mythe transposable…

Nous avons terminé deux nouveaux romans qui paraîtront normalement en 2014.

Le premier s’appelle « Zalmoxis ». Il prolonge, huit siècles et demi plus tard, l’intrigue mis en place dans l’un de nos précédents roman : « Katharsis« . Deux types d’humanité bien différents ont survécu au grand cataclysme de 2033. Ce récit mettra aussi en scène d’innombrables espèces extraterrestres aux ambitions souvent contradictoires. C’est le premier volet d’une trilogie de Science-fiction qui emmènera progressivement nos héros aux confins de l’univers. Et même bien au-delà !

Titres des deux autres volets de la trilogie : « Nyx et Thanatos » et « Le testament de la lumière »

Le second : « Un matin différent » se déroule à New York dans la tour Nord du World Trade Center quelques secondes avant le premier attentat du 11 Septembre. Ce récit où l’amour, l’émotion et la sensualité se mêlent étroitement, met aussi en exergue une totale désynchronisation entre temps ressenti et temps réel.

« Un matin différent » pourrait, lui aussi, faire l’objet d’une adaptation cinématographique impressionnante.

En ce qui concerne « Tomyris et le labyrinthe de cristal » une suite est prévue sous la forme de deux nouveaux romans. Leurs titres provisoires : « Immortels et Dragons » et « Les hydres de Threnödium« .

 Editeur : Editions Midgard (mars 2013)

 ISBN-10: 2365990320 ISBN-13: 978-2365990325

Lien : http://blogs.mediapart.fr/blog/le-blog-des-associes-par-yannick-et-helene/021013/tomyris-et-le-labyrinthe-de-cristal-interview-doksana-et-gil

Oksana et Gil aux Imaginales 2013

Oksana et Gil aux Imaginales 2013

Nouvelle interview pour Mediapart : « Les métamorphoses d’Eros » et le « Projet Hypérion »

Le projet Hyperion » : la science-fiction vu par Gil et Oksana

11 septembre 2012 Par Yannick Comenge

 

ITW par Yannick Comenge et Hélène Loublier

 

 

Bonjour Oksana, Bonjour Gil,

 

Vous semblez tous les deux captivés par ces mondes de fiction. Que trouvez-vous chacun dans l’écriture de ces textes ?

 

Oksana :

Les contraintes de la vie forment des verrous intellectuels. Pour la fiction, c’est le contraire, elle ouvre l’esprit. Dans le monde du charme, j’aime jouer avec mon corps. La sensation qui me fait vibrer en écrivant, c’est de jouer avec la plume et mettre mon âme à nue.

Gil :

La science-fiction permet de débrider totalement notre imagination. Elle ouvre en quelque sorte le champ de tous les possibles. En imaginant des univers complets situés dans des mondes décalés dans le temps, comme dans l’espace, nous pouvons mettre en lumière des sensibilités extrêmes, des sensualités nouvelles, des transgressions à la limite du possible. On peut noter par ailleurs que dans l’un de nos deux prochains romans : « Zalmoxis » nous mettrons en scène des transgressions physiques et psychiques qui surprendront nos lecteurs. Façonner des mondes de fiction, c’est se projeter dans les replis les plus étonnants de notre « moi » intime tout en frôlant du doigt des êtres et des situations hors-normes. Cette opportunité est très féconde et nous apporte un réel plaisir. Lorsque ce plaisir est partagé par nos lecteurs, le roman devient multiple et chacun peut se l’approprier en recréant ses propres univers. La magie de l’écriture se métamorphose alors…

 

Pour quelles raisons avez-vous décidé d’écrire un essai comme « Les métamorphoses d’Eros » ?

 

Oksana :

Les Métamorphoses d’Eros reprend la thématique de Katharsis sous forme d’un essai. Selon la mythologie grecque, Éros est le Dieu de l’Amour, de la création. Celui qui rassemble, qui unit. Sur scène, un artiste crée une complicité avec son public. Il peut changer de costume et interpréter de nombreux personnages. Tout le monde aime y croire. C’est assez facile. A l’échelon de l’humanité, est-il impossible de concevoir un monde sans frontière ni race ? C’est à dire de privilégier le bien-être de tous, malgré nos différences ?

Gil :

Ecrire un essai implique une discipline de pensée qui diffère totalement de la logique propre à la création d’œuvres de fiction. Ici on est dans le concret. Ici on est dans la vraie vie. Après avoir écrit « Katharsis » et discuté avec Yves Paccalet qui a préfacé notre thriller écologique, nous avons réalisé que tous les indicateurs sont au rouge au début du XXIe siècle et que nous avions peut-être quelques propositions à faire. Les analyses faites par Yves dans son remarquable essai-pamphlet : « L’humanité disparaîtra, bon débarras ! » ont donc souvent enrichies nos réflexions.

 

Quels sont les principaux thèmes abordés dans cet essai ? Y a-t-il une priorité dans ces choix ?

 

Oksana :

Le sort de l’humanité est notre fil conducteur. Nous tentons de définir la place de l’Homme par rapport à son environnement et nous valorisons la féminité à travers une vision non réductrice.

Gil :

Le thème central se résume ainsi : pourrons-nous vivre ensemble sans nous entredéchirer lorsque nous serons neuf milliards sur Terre et lorsque de nombreuses réserves naturelles indispensables à l’Homme seront en situation de pénurie ? Si on observe la situation actuelle avec un minimum de lucidité, la réponse est tout simplement dans le titre de l’essai d’Yves Paccalet. Nous proposons donc de donner enfin à la femme le rôle qu’elle aurait toujours dû avoir et que notre société rechigne à lui donner. Nous proposons aussi de remplacer progressivement le principe de domination qui prévaut actuellement en le remplaçant par le principe d’association. Enfin, nous prônons une « vision holistique du Monde » qui prendrait en compte toutes les facettes de la vie. Ceci signifie essentiellement le respect de la Nature et une quête d’altérité qui valorise les différences, toutes les différences.

 

Au cœur de ce livre il y a un grand projet humanitaire : le « Projet Hypérion« . Pouvez-vous nous en parler ?

 

Oksana et Gil :

Comme beaucoup d’autres livres sur le sujet, notre essai contient beaucoup d’analyses et de propositions. Mais nous souhaitions matérialiser cette « vision holistique du Monde »  qui est au cœur des « Métamorphoses d’Eros » à travers un grand projet qui permettrait de concrétiser cette approche tournée vers les autres : https://oksanaetgil.wordpress.com/2011/12/14/le-projet-hyperion-extrait-de-notre-essai-les-metamorphoses-deros/

Ce projet humanitaire est né juste après le tremblement de terre qui a ravagé Haïti. Comme tout le monde, nous avons constaté la lenteur des secours et le grand désordre qui a suivi pendant de longues semaines. Le « Projet Hypérion » est donc la matérialisation d’une force logistique toujours prête à intervenir et qui se structurerait en sept bases judicieusement disséminées à travers la planète. En cas de tremblement de terre ou d’inondations catastrophiques, ceci permettrait de sauver de nombreuses vies en intervenant efficacement dans les vingt-quatre heures, et non plusieurs jours plus tard. En cas de catastrophe immédiate (tsunami par exemple) ces « bases Hypérion » pourraient permettre à des milliers de réfugiés d’avoir très vite accès à des cellules de survie évitant les drames sanitaires, psychiques et matériels qui suivent toujours ces tragédies. Les grandes catastrophes n’étant, heureusement, pas la situation habituelle sur Terre, les professionnels de ces bases et leurs moyens d’intervention seraient alors à la disposition des Nations-Unies pour toutes les opérations urgentes à mettre en œuvre en cas de famine ou d’autres séquelles des guerres. On peut signaler enfin que les effets désastreux et prévisibles du réchauffement climatique pour certaines régions du Monde s’inscriraient parfaitement dans le « cahier des charges » des « bases Hypérion ».

 

Comment pourrait-on concrétiser ce projet ? Est-il vraiment réalisable ?

 

Oksana :

La fiction d’aujourd’hui peut devenir la réalité de demain. Pourquoi pas ! Nous arrivons au terme de nombreuses ressources naturelles sur notre planète. Il y a de plus en plus de bouches à nourrir et il faudra forcément faire des choix. Le projet Hypérion apporte des réponses concrètes et un raisonnement utile qui s’appuie sur une logique différente. Bien sûr qu’il est réalisable ! Combien de fois, peut-on constater que les choses pourraient être faites de façon plus juste, mais que pour une « histoire de gros sous », il en est autrement ? C’est avant tout un vrai et courageux pouvoir de décision qui peut faire grandir ce genre de projet.

Gil :

La concrétisation du « Projet Hypérion » fait l’objet d’un chapitre entier de notre essai. Dans l’état actuel des choses, sa réalisation semble difficile car l’indifférence probable de plusieurs grands pays et l’impact financier ne militent pas en sa faveur. Mais si l’on tient compte du fait que : sauver quelques centaines de vies chaque année et apaiser les souffrances de dizaines de milliers de sinistrés a probablement du sens, certains de ces égoïsmes locaux, nationaux ou internationaux, pourront être combattus. Quant au coût, il faut se remémorer que rien faire ou agir trop tardivement est toujours très onéreux. L’exemple catastrophique du cyclone Katrina sur la Nouvelle-Orléans en Août 2005 en constitue un triste exemple. En raison d’une intervention lente et désordonnée, il a coûté au moins 80 milliards de dollars !

Nous ne sommes pas candides et imaginons aisément que de nombreuses personnes nous dirons que « ce n’est pas possible ». Mais si une seule proposition de ce « Projet Hypérion » est ultérieurement retenue, et si elle permet de sauver quelques vies, notre objectif sera atteint et nous n’aurons pas travaillé inutilement à ce grand projet humanitaire.

 

Lien vers l’article :

http://blogs.mediapart.fr/blog/yannick-comenge/110912/le-projet-hyperion-la-science-fiction-vu-par-gil-et-oksana

 

Interview Oksana et Gil pour Mediapart

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Interview par Yannick Comenge et Hélène Loublier

 

Bonjour Oksana, Bonjour Gil,

Quatre mains pour écrire des livres et décrire des univers. C’est rare et cela marche bien. Quel est votre dernier ouvrage et quel en sont les premiers ressorts de l’intrigue ?

Oksana et Gil. Notre dernier livre est un essai : « Les métamorphoses d’Eros » paru aux Editions de La Hutte en novembre 2011. Les deux prochains romans seront publiés en 2013. Le premier : « Tomyris et le labyrinthe de cristal » est un récit d’heroïc fantasy historique. L’intrigue se déroule en 529 av J .C. Elle met en lumière la résistance de la reine Tomyris et de son peuple : les Massagètes, face aux désirs d’hégémonie de Cyrus le Grand et des troupes Perses. Une atmosphère fantastique relaie progressivement la sauvagerie de l’histoire décrite par Hérodote. La fin est totalement onirique. Le second roman : « Zalmoxis » est le premier volet d’une trilogie. C’est un pur récit de science-fiction qui mêle les destinées des survivants de l’humanité après le cataclysmique « hiver volcanique » qui a progressivement pétrifié la Terre et notre civilisation sous des monceaux de glaces. Profondément enfouis dans l’écorce terrestre, ou vivant au large de Jupiter en symbiose avec plusieurs civilisations extraterrestres, nos lointains descendants sont condamnés à vivre ensemble face à la menace d’invasion des redoutables occupants de la Galaxie noire.

Pour vous, quel est in fine la motivation de cet œuvre que vous créez à deux ? Quels sont vos modes d’écriture… et d’inspirations ?

Oksana. Ce qui caractérise notre duo est le mélange d’univers différents. Dans notre société, tout est devenu lisse, codé, structuré. Nous avons la volonté de casser les clichés et de surprendre. Notre essai : « Les Métamorphoses d’Eros » reprend d’ailleurs cette idée de complémentarité et de créativité que nous traduisons ainsi : remplacer le principe de domination par celui d’association. La motivation qui nous conduit à écrire c’est la vie et sa complexité : les rapports humains, l’amour, l’altruisme, l’imaginaire et le réel… Par ailleurs, nous utilisons beaucoup les médias, documentaires et journaux télévisés qui nous permettent d’enrichir nos réflexions. On apprend beaucoup de l’observation des peuples, des cultures et de leurs différences qui, pour nous, est source de diversités et non de conflits potentiels.

Gil. Ecrire à deux alimente d’infinies richesses car chaque idée est passée au crible de nos imaginations respectives. Notre objectif est simple : chaque synthèse doit être positive et chaque divergence d’approche (car cela nous arrive souvent…) doit être féconde d’idées et de péripéties nouvelles. Travaillant ainsi, nos différences nous enrichissent vraiment et nous incluons régulièrement deux univers différents en un seul. Nous élaborons d’abord une trame commune, puis chacun travaille de son côté. Les éléments spécifiquement humains sont le plus souvent sous la responsabilité d’Oksana et les éléments matériels m’incombent. Mais nous inversons régulièrement les rôles ! Notre inspiration se situe ainsi à la confluence de tous nos centres d’intérêts : cosmologie, observation de la Nature, histoire des civilisations antiques. Dans nos vies, comme dans nos récits, nous nous efforçons d’expérimenter tout ce qui diversifie et enrichie l’existence. On peut trouver de la magie et du beau en chaque chose. Il suffit de bien regarder et d’y mettre un peu du sien.

Vous développez également des valeurs dans votre univers… il y a une véritable histoire dans chacun des ouvrages aussi pensez-vous que cela puisse être adapté ?

Oksana et Gil.

Ces valeurs tournent presque toutes autour d’un élément qui nous semble capital : la curiosité. Savoir s’émerveiller est une qualité qui ennoblit la vie et apporte d’immenses satisfactions. Si nous parvenons à accroître cet appétit de découverte et le réel bonheur qui découle de cette quête permanente chez une partie de nos lecteurs, nous serons totalement satisfaits ! Plusieurs commentateurs ont effectivement précisé que nos deux premiers romans : « Cathédrales de brume » et « Katharsis », se caractérisent par le caractère « cinématographique » de leurs intrigues. Il en sera de même avec « Tomyris et le labyrinthe de cristal » et « Zalmoxis ». Naturellement, ces histoires pourraient être adaptées au cinéma.


Quels sont aujourd’hui vos ambitions d’écriture ? et quel est votre rapport à l’écriture ? Un moyen de sublimer le réel et des aspirations vers le meilleur ? tout simplement un art que vous aimez depuis toujours ?

Oksana. Ce que nous essayons de transmettre à nos lecteurs est une part de rêve mélangée à la réalité. Si les hommes réussissaient à mettre à profit leurs qualités intellectuelles et sensorielles, cela aboutirait à de nombreux progrès dans tous les domaines. Il faudrait peut-être que l’homme commence par croire en lui et être parfois capable de braver les interdits. Outre le plaisir d’écrire, qui est déjà une grande satisfaction en soi, nous espérons séduire notre public et le faire réagir. L’écriture existe depuis toujours. D’une manière ou d’une autre, l’Homme a besoin de partager des idées pour évoluer.

Gil. Notre ambition est de prendre du plaisir en écrivant des histoires où nous glissons, parfois, une partie de nous-mêmes. Si nous parvenons à partager réellement ce plaisir avec nos lecteurs, l’alchimie sera alors totale. Cependant, cette ambition n’a rien d’originale, mais elle nous comble. Pour nous, écrire est un plaisir mêlant différentes facettes distinctes qui s’unissent. Le fantastique et la science-fiction s’efforcent fréquemment de sublimer le réel en oubliant passagèrement la lie du quotidien. Dans notre cas, inventer des histoires, propulser des personnages au sein d’univers baroques et tenter de dire l’indicible, est tout simplement une satisfaction intense, presque une volupté. Et c’est déjà beaucoup…

Les lecteurs peuvent ils vous retrouver pour des séances prochaines de dédicace ou de lecture dans des cafés littéraires ou autres ?

Oksana. La prochaine séance aura lieu à Lille en librairie avec peut-être une présentation à l’université dans un amphithéâtre.

Interview d’Oksana et Gil réalisée par Yannick Comenge et Hélène Loublier

Lien : http://blogs.mediapart.fr/blog/yannick-comenge/280812/interview-doksana-et-gil-pour-les-metamorphoses-deros

Article paru le 25 Août dans Le Populaire du Centre

Article paru dans "le Populaire du Centre"

Voilà le scan de l’article paru le 25 Août 2010 dans « Le Populaire du Centre ».

Le 29 Septembre nous participerons à l’enregistrement de l’émission « Ma vie est une aventure ». Elle sera diffusée sur FR3 en Octobre.

Lien vers l’article sur le site du Populaire : http://www.lepopulaire.fr/editions_locales/limoges/une_actrice_x_et_un_cadre_fnac_ecrivent_de_la_sf_a_quatre_mains@CARGNjFdJSsGExIDChk-.html et sur celui de « La Montagne » :  http://www.lamontagne.fr/editions_locales/haute_vienne/une_actrice_x_et_un_cadre_fnac_ecrivent_de_la_sf_a_quatre_mains@CARGNjFdJSsGExIDChk-.html

Interview pour le site « La vie littéraire »

Oksana & Gil Prou

Entretien avec Gil Prou et Oksana autour de leur roman Katharsis

par Matthieu Baumier et Gwen Garnier-Duguy

LVL : Gil Prou et Oksana, vous venez de signer, après votre space opéra métaphysico-planant « Cathédrales de brumes« , un deuxième roman troublant de prophétisme, « Katharsis« , dans lequel des idéalistes intraitables meurtris par ce que l’homme inflige à la race humaine et à la Terre menacent les dirigeants du monde de faire sauter la planète s’ils ne changent pas l’économie de la manière de vivre humaine. Ces éco-terroristes se sont appropriés des missiles nucléaires, qu’ils menacent de faire sauter dans des giga volcans. Première question, Gil et Oksana : le réveil du volcan islandais qui a paralysé l’Europe, c’était vous ?

O & G : Bien sûr ! Plus sérieusement, nous nous sommes posé la même question en constatant l’étrange parallèle existant entre certains éléments de notre fiction et l’actualité la plus récente. En fait, en écrivant Katharsis nous avons souhaité mettre en lumière une réalité -l’existence de plusieurs supervolcans tapis dans l’écorce terrestre depuis plusieurs millions d’années- qui constituent la plus effroyable menace « naturelle » susceptible d’anéantir la civilisation humaine en provoquant un long hiver volcanique. Selon la puissance de l’éruption, cet « hiver » durerait quelques années ou… quelques siècles ! Le hasard fait que cette problématique se nourrit de l’actualité, même si le « petit » volcan islandais représente moins d’un dix millième de la puissance réelle d’un supervolcan tel que celui de Yellowstone ou celui du lac Toba. L’actualité récente confère par ailleurs un caractère prémonitoire à notre thriller. On y retrouve en effet les effets désastreux de l’éruption d’un volcan, mais aussi le constat des échecs des gouvernants du monde lorsqu’il faut prendre des décisions qui engagent l’avenir. On découvre aussi une similitude avec le Sommet de Washington qui met en lumière le risque d’une appropriation de l’arme nucléaire par des terroristes. Enfin, nous programmons la première mission habitée pour Mars en 2033 et Obama évoque l’horizon 2035. On devrait peut-être jouer au loto !

LVL : Votre roman, bien rythmé, haletant, est toutefois extrêmement noir.
L’échec du Grenelle de l’environnement, l’échec du Sommet de Copenhague, l’échec de la Conférence de Doha ne sont certes pas là pour nous rassurer quant à vos prévisions. Votre démarche littéraire est-elle désespérée, nihiliste, ou croit-elle qu’il y a un salut par le Verbe ?

O & G : Notre démarche est tout simplement lucide. Nous serons 9 milliards d’êtres humains en 2050 et nous n’avons nullement l’intention d’endiguer nos suicidaires appétits de consommation. Tous les signaux sont au rouge : on vient d’apprendre par les spécialistes des Nations Unies que les réserves de poissons auront disparues en 2050 si on ne régule pas drastiquement la pêche mondiale… Dans l’état actuel des choses -et les échecs récurrents de tous les sommets visant à enrayer ce processus dément le prouvent- la catastrophe écologique, climatique et sociale est inévitable. N’oublions pas ce chiffre simple et atroce : en 2010, un enfant meure toutes les 5 secondes par manque d’eau ou en raison d’une eau impropre à la consommation… Mais on parle de quoi sur Facebook et dans les journaux télévisés ? De niaiseries politiques ou sportives, mais presque jamais de ces enfants qui meurent chaque jour. Que se passera-t-il lorsque la population humaine aura augmentée de 40% (c’est-à-dire demain) et lorsque nos appétits de consommation auront augmenté de 100% ?

LVL : Votre roman a quelques précédents dans le genre, notamment l’excellent « En direct » de Spinrad. Pensez-vous que « la conscience verte » sera le prochain fascisme ?

O & G : La situation environnementale et sociale deviendra de plus en plus difficile et l’avenir de nos enfants s’obscurcira. Tout ceci génèrera naturellement des révoltes et la radicalisation d’une forme outrée de l’écologie : l’écoterrorisme est une des réalités de demain. Tout le monde le sait et nous avons simplement précipité ce phénomène dans notre thriller…

LVL : Votre roman s’ouvre par une citation de René Char : « L’Homme fut sûrement le voeu le plus fou des ténèbres« . Cet aphorisme est extrait des « Feuillets d’Hypnos« , livre « écrit » pendant l’Occupation, alors que Char était résistant et maquisard, donc au noir d’une période historique très menaçante. Sommes-nous à l’équivalent historique d’une menace capitale, pour que vous repreniez ainsi la lignée de Char ?

O & G : Si l’on considère que la possible généralisation de conflits pour l’accession à l’eau et à la nourriture est une situation dramatique et une menace capitale pour l’humanité (ce qui est notre cas), le parallèle est pleinement justifié.

LVL : Char écrivit aussi « A chaque effondrement des preuves, le poète répond par une salve d’avenir« . La salve d’avenir, votre roman ne semble pas y croire, mais vous, comment le voyez-vous ?

O & G : Si les femmes avaient simplement -et dans tous les pays du monde- le choix d’avoir ou non un enfant, sans contrainte, sans jugement, un véritable espoir poindrait à l’horizon. Mais si nous sommes condamnés à être neuf milliards de fournis laborieuses et consommatrices de ressources en 2050, il n’y aura pas de « salve d’avenir ». Nous n’avons qu’une seule Terre… Et nous l’a tuons.

LVL : Yves Paccalet préface votre beau roman. Auteur du provocant « L’humanité disparaîtra, bon débarras ! », il semble être la plume indiquée pour introduire votre roman. Des vues communes avec lui ?

O & G : Innombrables ! Yves est devenu un ami et discuter avec lui est un plaisir sans borne. Que ce soit dans ces ouvrages coécrit avec le Commandant Cousteau ou dans ces essais les plus récents, il dit tout haut ce que la plupart des spécialistes honnêtes pensent tout bas. Pour être francs, lorsqu’il écrivit « L’humanité disparaîtra, bon débarras ! » en 2005 et lorsque nous avons écrit la première version de « Katharsis » en 2007, nous pensions tous les trois avoir un peu « grossit le trait ». Lorsque nous évoquons cette problématique ensemble en 2010, nous pensons, au contraire, être un peu en retrait par rapport aux catastrophes climatiques, environnementales et humaines que nous alimentons tous ensemble…

LVL : La dernière phrase de votre roman est proprement sublime. Elle fait référence à Chrétien de Troyes (le moment ou le jeune Perceval contemple le sang sur la neige, symboles qui mettent le héros en marche vers sa quête intérieure de pureté et de grandeur humaine), au Giono de « Un roi sans divertissement« , où le thème du sang dans la neige est également très marqué. Est-ce là, silencieuse, la parole discrètement charrieuse d’espérance en l’Homme ?

O & G : Le sang sur la neige… La pureté et la mort mêlées après le « dernier cri du dernier des humains » (Vigny). C’est une image poétique, mais c’est aussi un symbole fort. Or tout est symbole.

LVL : Vous travaillez à un nouveau roman ?

O & G : Nous commençons l’écriture simultanée de deux nouveaux romans. Le premier se déroulera au VIe siècle avant J. C. et le second 3 500 ans plus tard. Nous ne risquons donc nullement de confondre les intrigues et les personnages…

Oksana & Gil Prou le 20 Mai 2010

Lien : http://www.lavielitteraire.fr/index.php/katharsis-entretien

Lien vers notre précédente interview : http://www.lavielitteraire.fr/index.php/gil-prou-et-oksana-entretien

Interview parue dimanche dans « La Voix du Nord »

Oksana & Gil avec les couvertures de leurs deux premiers romans

Cette interview a été faite le samedi matin, juste avant le début de notre rencontre-dédicace à la FNAC Valenciennes où l’accueil fut très chaleureux. Un grand merci à toute l’équipe…

Cette interview (près de 40 minutes) a été résumée à travers cet article intitulé : « L‘électron libre du cinéma X s’attaque à la littérature SF »

• UN VISAGE, UN JOUR : OKSANA, HARDEUSE ET AUTEUR

La star du X Oksana était hier en dédicace à la FNAC. Pas pour ses prouesses à l’horizontale, mais pour une activité parallèle. La demoiselle a cosigné un roman d’anticipation avec Gil Prou, un ancien gros bonnet de la FNAC. Une collaboration inattendue mais pleinement assumée.

Mini robe moulante, bottes, lunettes noires, décolleté vertigineux… Oksana : vingt-huit ans, a le physique de l’emploi. Sauf qu’on n’est pas là pour parler des films où elle impressionne par la légèreté de sa cuisse, mais de littérature. La belle est d’ailleurs accompagnée d’un homme à l’allure beaucoup plus sage, et au parcours plus « sérieux ». Gil Prou : soixante ans, a été responsable disques à la FNAC Montparnasse, puis directeur de FNAC Distribution. Il a par ailleurs rédigé des articles pour Actuel et a parcouru la planète pour le magazine Grands Reportages.

Tous deux sont venus à Valenciennes dédicacer leur deuxième ouvrage commun, « Katharsis« . Un thriller écologique d’anticipation qui met en scène le chantage exercé contre l’ONU par un groupe écoterroriste en 2033. Le tout préfacé par Yves Paccalet, « philosophe poil à gratter », auteur de « L’humanité disparaîtra, bon débarras ! »

À première vue, l’attelage a tout de l’alliance de la carpe et du lapin. « On se connaît depuis longtemps et on a des centres d’intérêt communs », explique Oksana. « Je m’intéresse aux sciences dures et elle a une licence de mathématiques appliquées », précise Gil Prou.

Leur collaboration ne va pourtant pas de soi. « Le fait d’être une star du X a été un handicap au début. L’éditeur de notre premier roman a été un peu malmené : les gens croyaient à un coup éditorial, à un pétard mouillé. » Et les employeurs habituels d’Oksana voient d’un mauvais œil ses velléités d’émancipation. « Le milieu du X, c’est un peu « sois belle et tais-toi ». J’étais en contrat avec Marc Dorcel quand on a commencé à envisager de travailler ensemble. Ils nous ont fait comprendre que ce n’était pas une bonne idée. À la fin de mon contrat, je suis partie. »

Dans le lander(por)neau, ce départ vaut à Oksana une image d’« électron libre », qu’elle et Gil revendiquent. « On ne veut pas s’enfermer dans un genre, avance-t-il. On discute avec des scénaristes pour une adaptation cinématographique, une série télé… On veut se lancer des défis qui nous stimulent. Même si ce roman devient un best-seller, on ne fera pas du copier-coller ». « Je recherche du plaisir, acquiesce Oksana. C’est indispensable : la littérature est un domaine moins facile que le X. Le public n’est pas captif, il faut le conquérir. Même dans mon métier, j’essaie de dépasser les codes. Je ne suis pas une bimbo refaite, je reste proche du public là où d’autres jouent l’inaccessibilité… »

L’actrice signe des autographes avec le sourire. « Continuez, j’adore ce que vous faites », lui glisse un jeune homme, les yeux baissés.

Un lecteur conquis, sans doute…

PAR RUBEN MULLER

valenciennes@lavoixdunord.fr  PHOTO DIDIER CRASNAULT

Lien : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Valenciennes/actualite/Valenciennes/2010/05/16/article_l-electron-libre-du-cinema-x-s-attaque-a.shtml