Nous venons d’achever l’écriture de notre troisième livre. Intitulé « Les métamorphoses d’Eros », cet essai met en lumière et prône une vision holistique du Monde qui nous permettrait, peut-être, d’endiguer les sombres crépuscules environnementaux et sociaux qui nous attendent à la croisée des décennies à venir.
Dans le droit fil de la logique qui dynamise cet essai assez iconoclaste, le moment est probablement venu d’en dire un peu plus sur les motivations qui nous conduisent à écrire ensemble.
La juxtaposition de nos personnalités et de nos expériences peut surprendre. En effet, nous avons :
– d’un côté une star du X qui se passionne pour la cosmologie et l’Histoire de l’Egypte antique, tout en assumant pleinement sa sensualité libertine,
– de l’autre côté un ancien dirigeant de la FNAC, féru de philosophie platonicienne, et qui écoute du Dark Metal tout en lisant de la poésie.
Notre tandem littéraire peut légitimement dérouter. Et pourtant, notre association est pertinente car elle s’inscrit dans une logique toute simple. Nous allons succinctement la résumer ici.
L’esprit humain est capable de mettre en œuvre des choses admirables, mais il est systématiquement bridé par trois contraintes :
– la brièveté de la vie,
– la balourdise de notre corps en regard de l’agilité de notre esprit,
– les carcans et rigidités mentales qui étouffent notre imagination et nos potentialités.
A l’évidence, nous ne pouvons guère bousculer les deux premiers constats. Nous pouvons en revanche lutter contre la troisième tendance qui engourdit notre esprit et nous convie à la médiocrité.
A travers nos deux premiers romans, notre nouvel essai et ce blog, nous souhaitons exploser ces frilosités psychiques afin d’élargir enfin le regard et acquérir ce que nous appelons une vision holistique du Monde, des autres, et de soi-même.
Ce troisième point est naturellement le plus important…
Pour faire court, une vision holistique des choses s’oppose au réductionnisme. On prend donc chaque situation dans sa globalité en partant du principe qu’un Tout représente toujours plus que la somme de ses parties. A cette vision élargie, apaisée et « panoramique » de la Nature et des êtres qui nous entourent, s’ajoute une totale mise en abyme qui s’appuie sur ce nous appelons le « paradigme de l’iceberg ».
Explication…
La partie visible d’un iceberg représente moins de 10% de celui-ci. Dans un autre registre, l’univers que nous détectons avec nos instruments de mesure représente moins de 5% du total. Et ce dernier s’inscrit probablement dans un ensemble beaucoup plus vaste que les théoriciens de la cosmologie nomment « multivers »…
Le visible ne symbolise donc qu’une infime partie de l’invisible, son épiphanie en quelque sorte comme le résume parfaitement René Char. Et il en est de même pour nous… Ce que nous appréhendons des autres, et de nous-même, n’est qu’une parcelle de cette entité protéiforme et complexe que l’on appelle un être humain !
La mise en abyme est donc impressionnante. Et passionnante…
Elle est surtout indispensable, car la décennie qui se profile devant nous sera essentielle. La période allant de 2011 à 2020 nous permettra :
– soit d’infléchir enfin notre folle course vers les tragédies énergétiques, climatiques et humaines que nous façonnons avec une précipitation coupable (l’un de nos précédents articles : « Le calendrier de l’Apocalypse » est particulièrement explicite…),
– soit de cristalliser définitivement les crépuscules douloureux qui assombriront l’avenir de nos enfants.
Dans nos romans, comme dans « Les métamorphoses d’Eros », nous nous efforçons donc d’éveiller le dormeur qui gît en chacun de nous. Ceci passe par une farouche volonté de transgression positive. Car le progrès et les réalisations majeures ne sont possibles qu’avec une démarche délibérément transgressive.
Reliant la sensualité la plus débridée et une approche purement néoplatonicienne de la vie, l’étrange connivence que nous symbolisons tous les deux s’explique à cet instant.
Pour voir plus loin, plus large, plus profond, il faut préalablement s’être définitivement débarrassé des scories réductrices qui instrumentalisent l’existence et gangrènent notre imagination. Et ces scories portent des noms connus de tous : préjugés, racisme, hypocrisie, intolérance, frustrations… Toutes ces petitesses honteuses qui rassurent, tout en nous donnant illusoirement l’impression d’exister réellement.
Exister, c’est autre chose !
Exister en être responsable, c’est savoir se positionner à la confluence de ses propres émotions et de la grandeur du Monde. Comme le dit si bien Goethe, c’est conjuguer en soi « la grammaire mystérieuse qui décline pavot et roses » (Le Livre du Paradis).
Paul Claudel est encore plus précis lorsqu’il affirme que : « pour connaître la rose, quelqu’un emploie la géométrie et un autre emploie le papillon » (L’oiseau noir dans le soleil levant).
La vision holistique du Monde que nous prônons dans nos ouvrages s’inspire du papillon.
Et nous revendiquons pleinement ce choix…