Couverture d’Ereshkigal paru chez Rivière Blanche le 1er Mars 2023
Une chronique d’Ereshkigal :
Terme souvent employé depuis quelques années, la résilience est généralement définie comme un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l’événement traumatique de manière à ne pas, ou plus, vivre dans le malheur et à se reconstruire d’une façon socialement acceptable. Émouvant, cruel et optimiste à la fois, Ereshkigal est un étrange roman mêlant certaines réalités historiques à une science-fiction onirique qui emporte le lecteur dans des dédales insoupçonnés. L’intrigue se déroule principalement en 1352, c’est-à-dire à la fin de l’épouvantable épidémie de peste qui décima une partie de l’humanité au milieu du XIVe siècle. Deux personnages principaux vont être confrontés à un drame si total, si absolu, qu’ils auront le sentiment d’être déjà morts. Cependant, ce récit n’est pas une lente descente aux enfers devant logiquement s’achever par le suicide d’un bourreau et d’une victime. Invisible et insaisissable au début, un puissant ressort finira par les animer. Ils dépasseront leurs peurs et leur affolante quête de leur propre mort. C’est à cet instant que la résilience prendra son essor en sublimant la boue et l’horreur d’une humanité félonne afin de les métamorphoser en joyaux du cœur et de l’esprit qui seront susceptibles de porter secours à d’autres malheureux. La narration est parfois cruelle, implacable même. Mais l’or brillant et chaleureux d’un devenir éclairé par l’espoir apparaitra peu à peu en filigrane. Ce roman est aussi un récit de science-fiction avec la présence, évanescente et pertinente en même temps, de créatures immatérielles qui vont faire office de fil d’Ariane au sein du labyrinthe de leurs émotions, souvent violentes et contradictoires. Un récit qui se poursuit longtemps après la lecture de la dernière page car il révèle simultanément un épisode tragique de l’histoire du monde tout en explosant la carapace des certitudes réconfortantes que l’on utilise trop souvent afin de se protéger des abîmes qui grondent en nous.
Nos romans parus en Mars 2023 chez Rivière Blanche
Interview parue hier dans Médiapart et réalisée par Yannick Comenge.
Vous avez une longue série d’ouvrages déjà parus dans des univers de la science-fiction.
Quelles sont vos dernières parutions ?
En 2021 nous avons publié Le festin de Tisiphone : https://www.riviereblanche.com/blanche-2199-le-festin-de-tisiphone.html dont l’intrigue se déroule à notre époque. Cette histoire est tirée d’un scénario que nous avions écrit pour une série TV « cauchemars à louer » dont le concept avait été imaginé par Joël Houssin qui nous a hélas quittés l’année dernière. Le projet étant toujours dans les tiroirs des sociétés de production, Joël nous avait donné l’autorisation de transformer ce scénario en roman. L’intrigue se fonde sur une vengeance séculaire.
La présentation :
La société Arkhadium l’affirme : Rêver… et nous ferons le reste !
À la fin du printemps 2022, plusieurs personnes vont se retrouver pendant une semaine dans un manoir isolé au cœur de l’Ardèche afin de vivre une aventure unique.
Construite en 1905 par Balthazar Anguissoli, un excentrique ayant fait fortune dans le commerce du caoutchouc naturel, la demeure est vaste, entourée d’un grand parc et cernée de hauts murs. Balthazar copiait des toiles de la Renaissance et du XIXe siècle. Ces peintures ornent désormais une salle souterraine.
Dès le premier jour, les tableaux s’animent et deviennent scènes de vie, scènes de libertinage, mais aussi scènes de massacre. Les participants à cette expérience comprennent alors qu’ils sont tous liés par un terrible secret.
Puis, l’effroyable vengeance s’accomplit : le festin de Tisiphone !
En 2022 nous avons publié Un cri dans l’abîme : https://www.riviereblanche.com/blanche-2210-un-cri-dans-labime.html qui a été traduit en anglais par Sheryl Curtis et qui est paru aux États-Unis sous le titre Growling into the Abyss : https://www.blackcoatpress.com/fiction-growling-into-the-abyss.html . La singularité de ce roman est liée au fait que les quatre héroïnes de cette odyssée chthonienne sont bien réelles. Il s’agit de la chanteuse et des musiciennes du groupe de DeathDoom danois Konvent : https://label.napalmrecords.com/konvent . Heidi, Rikke, Julie et Sara nous ont beaucoup aidés en nous communiquant des infos personnelles qui nous ont permis de conférer à leurs personnages une épaisseur psychologique accrue et crédible.
La présentation :
Quelques minutes avant que Konvent arrive sur la scène du Copenhell, une partie du sol s’effondre derrière la foule des amateurs de Metal. Le Deathdoom puissant des jeunes danoises attire désormais des milliers de fans qui exultent et crient en écoutant la voix caverneuse de Rikke, la rythmique hypnotique de Julie et de Heidi et les riffs de guitare de Sara.
Propulsées par une force invisible, les musiciennes et la chanteuse s‘approchent de cette cavité géante.
Une hallucinante odyssée souterraine commence alors. Les batailles seront rudes. Incertaines. Les quatre jeunes femmes devront lutter contre des tsunamis sonores. La puissance tellurique de leur musique sera la seule arme permettant de vaincre les monstres tapis au cœur des ténèbres.
Duel de Titans, cette guerre s’achèvera par Un cri dans l’abîme.
Depuis le mois de Mars 2023, nous publions désormais deux romans par an aux Éditions Rivière Blanche. Un dans la Collection Blanche (l’ancienne collection « Anticipation » du Fleuve Noir) et un dans la Collection noire (l’ancienne collection « Angoisse » du Fleuve noir).
Dans les deux derniers ouvrages, qu’avez-vous recherché finalement à transmettre ? Quelles sont les univers de ces derniers ?
Nos romans ont deux fils conducteurs principaux : proposer une vision holistique du monde et faire rêver.
Contrairement à ce qui pouvait se passer à la fin du Moyen Âge, ou à la Renaissance, où certains esprits éclairés (Marsile Ficin, Pic de la Mirandole, Nicolas de Cues, Charles de Bovelles ou Léonard de Vinci par exemple) pouvaient prétendre connaître presque tout sur presque tout, nous sommes désormais conscients de connaître presque tout sur presque rien. L’hyperspécialisation, et une vision de plus en plus réductrice du monde, nous enferment dans des carcans mentaux qui imposent que l’on ne dialogue plus qu’avec des personnes qui partagent exactement la même opinion que nous. C’est stérile et cela rétrécit considérablement le champ des possibles. Nous essayons donc, dans nos romans, d’élargir sans cesse la vision potentielle de nos lecteurs en prenant comme échelle de grandeur des dimensions temporelles et spatiales qui poussent l’esprit à ses limites extrêmes.
Quant au besoin de rêver, nous nous approprions totalement la phrase de Gaston Bachelard qui affirmait « qu’imaginer c’est hausser le réel d’un ton ». Cela nous convient bien…
Pour en revenir à nos deux derniers romans, ils se situent dans des univers totalement opposés.
Ereshkigal se déroule principalement à la fin de la Grande Peste noire (vers 1352 environ) et est fondé sur les pouvoirs de la résilience lorsque la situation est si effroyable que l’on se considère comme déjà mort. Il est à remarquer que les destins funestes des deux principaux protagonistes sont des fictions qui s’ancrent, hélas, dans la réalité. La première « guerre bactériologique » eut bien lieu lors de l’assaut du port de Caffa par les troupes de la Horde d’Or. En utilisant une ancienne coutume mongole (propulser les cadavres des ennemis au-dessus des remparts des villes assiégées) mais en inversant la logique, c’est-à-dire en projetant les cadavres de ses propres soldats morts des suites de la peste, l’épidémie de peste qui était régionale devint quasiment mondiale avec un effroyable bilan. Quant au sort épouvantable réservé à Palmyris, les fous de Daesh commirent parfois la même monstruosité à l’égard des femmes yézidies il y a moins de dix ans.
Soliloquium in Splendor se situe au sein du vide quantique, monde fascinant où les lois physiques sont différentes. Où des particules fantômes peuvent naître de rien et dans lequel un milliardième de seconde dure une éternité.
L’intrigue de ce roman est si déroutante qu’elle a fasciné le groupe lyonnais Grande Loge qui s’en est inspiré pour son nouveau disque : Unruh-Soliloquium in Splendor qui vient de paraître en version numérique et qui sera disponible dans quelques semaines sur plusieurs supports physiques chez Cyclic Law : https://grandeloge.bandcamp.com/album/unruh-soliloquium-in-splendor
Si on devait faire la présentation de ces ouvrages et créations ?
PrésentationSoliloquium in Splendor :
Huit. Huit damnés. Prisonniers d’un vide quantique qui est matrice de Tout, ils revivent sans cesse les atroces conditions de leur trépas. Au milieu d’un dédale aussi vaste qu’une planète géante, les rescapés d’un Enfer qui les a rejetés côtoient désormais d’hallucinantes créatures dissimulées derrière des brumes de lumières pastel.
Pour quelles raisons sont-ils encore vivants après avoir été torturés et tués ? Quelle civilisation sophistiquée élabora ce labyrinthe où l’espace et le temps sont si différents ?
Découvriront-ils d’autres univers au-delà de cette titanesque architecture qui soliloque en pleine lumière : Soliloquium in Splendor ?
PrésentationEreshkigal :
Été 1352, l’épidémie de peste noire qui vient de dévaster l’Europe s’achève enfin.
Damnés du Ciel et de l’Enfer, Palmyris et Djaghataï sont confrontés à l’horreur absolue. La première en tant que victime, le second en tant que bourreau.
Venues des ténèbres, d’étranges créatures hexadimensionnelles les invitent à se sublimer par le biais d’une hallucinante alchimie. Deux destins tragiques s’unissent alors face aux pires barbaries qu’une humanité scélérate puisse imaginer.
De ce cloaque naquit une étrange lumière prodiguée par le soleil noir qui rayonne au firmament du royaume de la déesse des enfers. L’antre d’Ereshkigal…
Après avoir franchi le labyrinthe de cristal, Ozzymandra et ses compagnons arrivent à la surface de Lysimakïa. Ils découvrent une planète où quatre cités-États se querellent sans cesse. Il est difficile de survivre dans un monde où des hydres géantes et des griffons sont la clef de voûte de combats titanesques alors que les scribes-célestes calligraphient les nuages et que des peintres-démiurges architecturent le néant.
Au sein de cette affolante réalité le danger rôde. Apophis veut imposer sa loi tyrannique. Pour assurer son hégémonie, il est prêt à s’associer avec des créatures lucifériennes qui esclavageront les populations des différents royaumes. Les monarques belliqueux doivent désormais s’unir.
Mais la seule véritable issue est ailleurs. Très loin. Là où brillent les soleils noirs de Lysimakïa.
Il est à noter que l’illustration est de Monsu Desiderio, pseudonyme de deux peintres lorrains François de Nomé et Didier Barra, qui étaient actifs au début du XVIIe siècle en Italie et qui s’étaient spécialisés dans les peintures fantastiques. Pour l’utilisation de cette peinture, nous avons obtenu l’aimable autorisation du Musée d’Art et d’Archéologie de Besançon.
Aimer, c’est mourir en soi pour renaître en autrui affirma Honoré d’Urfé au début du XVIIe siècle. L’amour s’exprime partout. À chaque instant. Sous toutes les formes. Certaines sont hallucinantes.
Été 585, sous le règne de Childebert II.
Lorsque Vulfégonde et Amalasonthe se rencontrèrent, deux mondes s’aheurtèrent violemment. Mystique hallucinée, la première luttait contre des forces démoniaques qui tyrannisaient son corps et son esprit. Elle mourrait et revivait sans cesse. Courtisane à la cour d’Austrasie, la seconde épépinait sa jeunesse au rythme d’incessantes étreintes.
Elles s’observèrent. Se frôlèrent. Un lumineux silence scella leurs destinées.
Childebert II confia alors à Vulfégonde et Amalasonthe une mission en forme d’Odyssée où combattaient sans cesse Hécatonchires, Hippogriffes et Gorgones.
Flamboyante et féconde, cette épopée s’achèvera par une troublante Oaristys en Enfer.
La dernière étoile avait cessé de briller depuis des milliards de siècles. Toutes les galaxies de notre univers s’étaient évaporées.
Le cosmos était sombre, glacé. Privé de vie. Même les protons avaient disparus. Les ténèbres et les neutrinos régnaient sans partage depuis la mort thermique de notre univers. Seuls quelques titanesques trous noirs constellaient encore le vide.
Soudain, au cœur de l’un de ces ogres gravitationnels, quelques silhouettes surgirent.
Les argonautes du multivers achevaient l’exploration d’univers baroques et fous. Des univers en archipel où l’espace est hyperbolique. Où l’Un et le multiple s’étreignent sans cesse au sein d’un obscur et lumineux silence.
Quel monde hallucinant et baroque prétendaient désormais reconstruire Les thaumaturges du Vigintyllïum ?
Ce récit qui se situe après la disparition de tous les atomes de notre univers est la suite de Nyx et Thanatos paru en 2020.
Nos romans à paraître en Mars 2024 et Mars 2025 chez Rivière Blanche
Couvertures : Monsu Desiderio (avec l’autorisation du Musée d’Art et d’Archéologie de Besançon) et Lillian Liu
Nos deux nouveaux romans : Ereshkigal et Soliloquium in Splendor viennent de paraître aux Éditions Rivière Blanche.
Voilà les couvertures des deux suivants qui seront disponibles le 1er Mars 2024.
Désormais, nous publierons deux nouveaux romans chaque année avec toujours la même date de sortie : le 1er Mars qui correspond au commencement du printemps météorologique…
Le premier paraîtra dans la Collection Blanche qui prend la suite de la collection Anticipation du Fleuve Noir. le second sortira dans la Collection Noire qui prolonge l’ancienne collection Angoisse, toujours au Fleuve Noir.
Vous trouverez ci-dessous les couvertures (Kalinka Fox et Marijke Groothuis) des deux romans qui paraîtront en Mars 2025.
Visuels de nos deux prochains romans et du disque de Grande Loge qui s’inspire de l’intrigue de Soliloquium in Splendor
Parution le 1er Mars de nos deux nouveaux romans et du disque de Grande Loge (Unruh) qui s’inspire de l’intrigue de Soliloquium in Splendor dont la postface sera, par ailleurs, constituée d’une interview du groupe réalisée par Emmanuel Hennequin, le rédacteur en chef d’Obsküre.
Nous quittons les deux cavernes où survivaient les rescapés de l’hiver volcanique pour sillonner l’immense Confédération des Trois Amas regroupé autour de Népenthium, la planète des Phactres qui est aussi la capitale de cette Confédération qui regroupe des milliers de galaxies. Quelques humains et des représentants des 1 380 civilisations regroupées au cœur d’un vaste empire s’étendant sur deux cents millions d’années-lumière vont devoir affronter un ennemi implacable : les Sulphylïshs.
L’envahissement de la majorité des galaxies de la Confédération des trois par les robots tueurs des Sulphylïshs a commencé. La résistance s’organise. Mais les informations inquiétantes s’accumulent. Utilisant les Portes d’abîme « prêtées » par les Kryzhiums, leurs alliés de la Galaxie Noire, les monstres de la planète Algys (la planète d’origine des Sulphylïshs) assujettissent des systèmes stellaires par millions.
Le point de départ de cette odyssée cosmique s’apparente donc très clairement au genre classique du space opera. Cependant, Oksana et Gil Prou entraînent rapidement le lecteur vers des contrées fabuleuses et ignorées. Et ceci aussi bien sur le plan physique (des planètes étranges régies par des lois qui défient la raison) que d’un point de vue psychique. le moteur de cette flamboyante épopée est une quête d’altérité totale. Dans ce roman, les créatures extraterrestres aux formes si variées ne sont ni gentilles, ni méchantes (hormis les Sulphylïshs qui sont des fous furieux animés par une inextinguible soif de domination), elles sont simplement différentes.
Ainsi, l’autre – même lorsque sa pensée semble incompréhensible au premier abord – apporte en miroir une vision différente. Une vision qui ne s’aliène plus au banal, aux tristes contraintes du temps et à son corollaire abject : le dépérir. La vie est partout dans ce récit. Même les pierres semblent murmurer.
Comme le final conduit ces Argonautes de l’infini aux frontières du multivers, on peut imaginer que toutes les portes de la perception et de la compréhension seront bientôt franchies. Bousculées. Atomisées. Pour notre plus grand bonheur sans doute…
Une nouvelle chronique de Un cri dans l’abîme sur Babelio :
La nouvelle livraison d’Oksana et Gil Prou prend pour héroïnes les musiciennes du groupe de deathdoom danois Konvent. Lorsque le roman débute, les jeunes femmes s’apprêtent à jouer sur la scène du festival de Copenhell au Danemark. Bref, quasi à domicile.
Et puis…Un puits sans fond s’ouvre « brutalement au milieu du festival de Copenhell ». C’est noir, c’est inquiétant. Les musiciennes n’ont aucune envie d’explorer ce gouffre. Mais une voix leur ordonne de le faire : « descendez ! ». Du coup, le lecteur se voit convier à un nouveau VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE. Serait-ce un puits sans fond ? Les musiciennes vont-elles découvrir la fin de cet abîme ? À moins qu’il s’agisse d’un labyrinthe sous-terrain ? Bref, elles partent en exploration. Mais pourquoi continuer alors qu’il leur suffirait de ressortir ? Peut-être parce dans ce cas « l’immense brèche ne ferait que s’agrandir. Elle engloutirait très vite la ville de Copenhague puis le Danemark, l’Europe et des continents entiers ».
Par la suite nos musiciennes « comprennent que leur mission sera beaucoup plus complexe et riche d’innombrables surprises que tout ce qu’elles avaient pu imaginer jusque-là ». En effet, la descente des deathmetalleuses dans cet enfer les conduits à affronter d’étranges adversaires au cours d’une « titanomachie sonore ». Les premiers monstres, sorte de toiles d’araignées gigantesques : il faudra « une confrontation phonique face à des créatures lucifériennes » pour résoudre cet affrontement. Mais comment les musiciennes peuvent-elles combattre sans leur instrument ? Ils surgiront du néant car « le vide quantique est la matrice de tout ». Dès lors, il leur faut se battre sans pouvoir obtenir de réponses à leurs questions. Pourquoi ces batailles ? Une réponse sera peut-être livrée « lorsque vous aurez livré votre troisième bataille », précise leur guide.
Comme Bill and Ted dans le troisième volet de leurs aventures cinématographiques, nos deathmetalleuses ont pour mission de « jouer pleinement leur musique au profit de la plus noble des causes : sauver notre planète et tous ses habitants ». Mais, petit à petit elles se prennent au jeu : « la victoire est une nécessité bien sûr mais le plaisir venait en plus ». Les épreuves se succèdent donc avec traversée de lac de feu et projection de lave, sans oublier une poignée de créatures aux noms improbables et imprononçables (Stychöodacth, Hiryaxis, etc…). Elles doivent gagner pour assurer la survie d’une espèce humaine égoïste et malmenée par les crises récentes, pandémie comprise.
UN CRI DANS L’ABÎME s’avère déstabilisant et surprenant. On ne peut lui contester son originalité étonnante. On plonge ainsi dans un univers très bizarre dans lequel le lecteur peut se perdre. Le dynamique duo Oksana / Gil convoque death metal, Hugo, intrication quantique, Goethe, etc… Mieux vaut ne pas se poser trop de question et se laisser porter par l’étrangeté du récit en regrettant un côté parfois répétitif des motifs.
Heureusement, aux côtés des notions parfois obscures et cryptiques développées (« boucle alpha », « incubateur de planètes », etc…), l’humour est bien présent dans les relations entre les quatre héroïnes. Pourquoi les avoir choisies pour ce récit ? Par amitié sans doute. Bon, un groupe entièrement féminin qui joue du death doom n’est pas si courant, on jettera donc une oreille au premier méfait des demoiselles, sorti chez Nuclear Blast en 2020.
Avec une écriture riche, aux termes parfois précieux ou rares, le roman s’apprécie également (surtout ?) comme un bel hommage au heavy-métal et à sa communauté. « Brothers of true metal, proud dans standing tall » chantaient Manowar, aujourd’hui on pourrait ajouter « and sisters of death metal will save the world ».
On ressort de cette lecture quelque peu tourneboulé, sans savoir vraiment où le roman voulait nous conduire mais en se disant que, en ces temps de bouquins formatés, cette plongée dans l’abîme s’avère rafraîchissante.
Le logo de KonventLa version française et la version américaine de Un cri dans l’abîmeOksana et Gil lors d’un Salon du LivreKonvent en route pour un concert en Norvège en Août 2022
Couvertures : Lillian Liu, Marije Berting, Monsu Desiderio (avec l’aimable autorisation du Musée d’Art et d’Archéologie de Besançon), Kalinka Fox et Marijke Groothuis.