Chronique de Katharsis

Katharsis publié en 2010 chez Interkeltia

Katharsis publié en 2010 chez Interkeltia

Une nouvelle chronique de « Katharsis » par un lecteur : Greg Hocfell

Ce thriller écologiste a été préfacé par le philosophe et naturaliste Yves Paccalet qui a coécrit une vingtaine de livres avec le Commandant Cousteau.

Le roman est paru en 2010 chez Interkeltia.

Il est disponible sur le site de la FNAC : http://livre.fnac.com/a2795391/Oksana-Katharsis#st=Katharsis&ct=Livre&t=p

On le trouve aussi chez Amazon : http://www.amazon.fr/Katharsis-Gil-Prou-Oksana/dp/2357780215/ref=sr_1_2?s=books&ie=UTF8&qid=1400416358&sr=1-2&keywords=Katharsis

Rappelons que « Katharsis » sera suivi d’un autre roman que nous avons déjà écrit : « Zalmoxis » et qui paraîtra normalement en 2015.

Zalmoxis (la suite de Katharsis) parution en 2015

Zalmoxis (la suite de Katharsis) parution en 2015

 

D’entrée de jeu, le ton est donné avec le choix de cette couverture où on voit des astronomes observant une éclipse, une œuvre d’Antoine Caron, mais on est bien loin de se douter de ce qui nous attend en lisant l’énorme opus de Gil Prou et Oksana, deux auteurs qui nous projettent, au fil des pages, dans un avenir proche, où les terroristes qui menacent soudain le monde, l’humanité, ne sont plus ceux auxquels on pense en ces temps d’actualité troublés.

Et si des écologistes désabusés, écœurés, posaient un ultimatum aux puissants de ce monde ?

Et si les éventuels barbus ou autres religieux fanatiques, les dictateurs cocaïnés ivres de leur égo, n’étaient plus à l’ordre du jour, en cette année 2033 ?

Pas de conflits entre deux civilisations, l’une orientale, l’autre occidentale, plus de nouvel ordre dit mondial insidieusement glissé dans les plans de conquête les plus secrets, non, juste un petit groupe dissimulé dans les profondeurs de la Terre, à un point bien stratégique, qui décide de faire prendre conscience à toutes et tous, via les moyens de communications dernier cri – les fameux Xylic -, à travers de longs messages écrits et dictés où il est question, grosso modo, de dire « Voilà où nous en sommes, voilà où toute cette consommation de ressources naturelles, technologiques, commerciales nous ont conduit, aussi nous allons faire sauter le monde par le pouvoir du feu nucléaire… »

La réalisation n’y va pas de main morte : l’histoire fait monter une tension qui va crescendo autour d’une certaine Katrin Thoroddsen, secrétaire générale de l’ONU, une femme emblématique, charismatique, forte et qui parait ne jamais devoir être déstabilisée, jusqu’au jour où…

Ces écolos qui ont largué moutons, montagne et fumette sont bel et bien en position de force, ils ne sont pas en haut de la falaise à nous pisser dessus, non, mais bien au centre de la Terre, près d’un « supervolcan« , à caresser des ogives nucléaires pendant que l’un d’entre eux hésite à presser le « gros bouton rouge »…

A travers les conversations, nous, lecteurs, lectrices, nous avons un compte-rendu de l’état de la planète. Et c’est plutôt ballot. Ce sont des tracasseries à tous les points du globe, entre le réchauffement climatique, l’épuisement des ressources, les conflits de civilisations, les révoltes, les crève-la-dalle plus nombreux que les étoiles… fiouf !

Katharsis : d'abord vint la nuit

Katharsis : d’abord vint la nuit

On se met à tergiverser malgré tout, Gil Prou et Oksana veulent nous faire réfléchir, nous aussi, planqué derrière notre bouquin, au soleil. Et ils y arrivent.

Oh, il y a bien quelques fellations çà et là, entre un magnétique Goran et sa sulfureuse étudiante ukrainienne, mais ce n’est presque pas assez pour nous rassurer, même si rien ne vaut parfois une bonne petite pipe pour calmer le jeu…

On sent la culture de Gil Prou et de sa complice, et la connivence qui leur a fait écrire une histoire qui se lirait presque d’une traite.

Si KATHARSIS aurait eu toutes les chances d’être un chouette bouquin de science-fiction pour un été situé dans les années 70, un gros burger super bon à dévorer à l’ombre d’un parasol sur une plage ivoirine, ce n’est plus le cas aujourd’hui. KATHARSIS fait salement flipper, « prendre conscience« , à des cons comme moi, misérable machin qui ne peut qu’opiner en répétant : « Bah oui, c’est sûr, c’est grave mais qu’est-ce qu’on peut faire ?…« 

Juste une chose, cependant, histoire de faire baisser l’audimat : les dialogues parfois un peu beaucoup trop châtiés entre certains protagonistes, par exemple : deux cyclistes ont un vocabulaire que je n’ai pas quand j’ouvre ma grande gueule, et deux individus retournés à l’âge de pierre, à la fin, m’ont fait découvrir le mot « ténébrosité », wowww…

Mis à part ça, cette histoire m’a happé, et elle apporte beaucoup à notre conscience, et ça, c’est l’essentiel.

Une grande histoire !

 

Greg Hocfell

Katharsis : puis vint le froid...

Katharsis : puis vint le froid…

Chronique de « Katharsis » sur Wagoo

La vie avant l'hiver volcanique annoncé par l'organisation écoterroriste "Katharsis"

Après leurs « Cathédrales de brume » chez Rivière blanche, l’actrice X Oksana et l’ancien dirigeant de la FNAC Gil Prou livrent un second roman chez Interkeltia, jeune éditeur en progression, mais qui gagnerait à améliorer encore davantage ses corrections. Contrairement à leur précédent livre, pur space opera aux perspectives cosmiques, Katharsis évolue dans les mêmes sphères qu’un « Adae », pour rester dans la même maison, à savoir une anticipation fortement axée sur les préoccupations actuelles.

En 2033, l’humanité poursuit sa marche en avant suicidaire, sans que le réchauffement climatique ou l’explosion démographique ne connaissent le moindre enrayement significatif. C’est le moment que choisissent les membres d’un groupe aux noms changeants (Katharsis, Sol Invictus ou Sysyphus) pour lancer un ultimatum aux dirigeants de la planète : en moins de trois semaines, ces derniers doivent accepter de débuter une réduction de 50% des émissions de gaz à effet de serre, cesser la destruction des forêts tropicales primaires et mettre fin à tout esclavage économique. Faute de quoi, les terroristes utiliseront quatre superbombes nucléaires de 1 000 mégatonnes chacune, prétendument en leur possession, pour déclencher l’explosion d’un supervolcan, au risque de provoquer une sixième extinction de masse de toutes les espèces vivantes, à commencer par la nôtre.

Le roman suit donc l’avancée de ce sinistre chronomètre, en se penchant plus particulièrement sur certains individus ou groupes : une famille vivant dans les Cévennes, que les épreuves soudent de nouveau, à l’opposé de celle de Bali, les deux étant liées car issues du même divorce ; la secrétaire générale de l’ONU et ses conseillers, placés au centre de la tourmente ; un blogueur de Sarajevo, à qui l’annonce de la catastrophe permet de surmonter sa dépression sentimentale ; sans oublier quelques personnalités plus ponctuelles.

Ponctuant chaque chapitre, enfin, un aborigène australien s’efforce de donner naissance à la figure d’un serpent arc-en-ciel, apportant à l’ensemble de l’intrigue une certaine mise en abyme (d’autant que les aborigènes ont réalisé autrefois un écocide de leur propre sous-continent).

On retrouve, dans ce « Katharsis », un certain nombre de traits caractéristiques de l’écriture des deux auteurs déjà repérés dans Cathédrales de brume, un goût pour les noms propres particulièrement longs et complexes, une écriture souvent précieuse, ainsi qu’une prédilection pour les échanges verbaux. La lecture se fait toutefois ici plus directe et prenante, en raison du compte à rebours terriblement lourd de conséquences, et on ne lâche que difficilement le roman avant son terme.

Roman de fin du monde, parfois inspiré de James Bond (le scénario de destruction, les numéros de l’organisation criminelle), « Katharsis » s’intéresse également à bien des thèmes, hard science très digeste, philosophie néoplatonicienne, analyse picturale, mais son cœur est celui de Gaïa, dédaignant un peu rapidement la dimension anticipative (quasiment aucun changement technologique ou de vie quotidienne n’est imaginé, en dehors du xylic, epad amélioré, ou d’une connexion cérébrale possible avec le net). Plus curieux, les abris anti-atomiques, qui sont pourtant pour beaucoup toujours debout, ne sont jamais évoqués ni, donc, utilisés…

L’urgence écologique est bien la trame majeure du livre, déclinée ici sur un mode particulièrement pessimiste. Si la critique de cet alibi qu’est le développement durable, du choix des agrocarburants ou de l’énergie éolienne au détriment de l’énergie marémotrice sont des éléments plutôt pertinents, on ne peut que s’étonner de ne jamais voir intervenir les associations actives dans la défense de l’environnement ou les organisations altermondialistes.

De même, les peuples sont ici strictement passifs, seulement esquissés dans leurs réactions face aux communiqués successifs des écoterroristes et dans les scènes de panique qu’ils engendrent. Pas de soulèvement contre des dirigeants pour l’essentiel autistes, donc, alors que la gestion des politiciens est clairement placée sur le banc des accusés ; le capitalisme n’est jamais nommément mis en cause dans la dégradation de l’environnement, et la révolution ne fait pas partie des alternatives envisagées par les auteurs. Leur vision de cette dernière est en effet purement négative, à l’image de la pensée dominante anti communiste.

« Katharsis » est en tous les cas un roman glaçant, dont on peut penser qu’il se veut être un véritable électrochoc pour participer à une prise de conscience nécessaire avant qu’il ne soit trop tard…

Maestro.

Lien : http://wagoo.free.fr/spip.php?article1714

Chronique de Katharsis sur le site L’Autre Monde

L'Homme du XXIe siècle sera-t-il responsable de la 6e extinction de masse affectant notre planète ?

Décidément Oksana et Gil Prou n’ont pas fini de nous surprendre. Avec leur nouveau roman, les deux auteurs nous offrent un thriller d’anticipation écologique et apocalyptique.

Le principe est simple : en 2033, une organisation éco-terroriste vient de lancer un ultimatum aux nations. Si dans 18 jours aucun accord n’a été trouvé pour répondre à leurs 3 revendications (réduire de 50% les émissions de gaz à effet de serre, supprimer l’esclavage économique et arrêter de détruire les forêts), les éco-terroristes supprimeront l’Homme de la surface de la Terre. Puisque l’être humain ne fait que piller les ressources naturelles sans se soucier du lendemain, il est devenu un poison pour la Terre.

Toutes les tentatives d’accords se sont soldées par des échecs. Alors, en ayant le couteau sous la gorge, peut-être que les pouvoirs politiques prendront enfin les décisions qui s’imposent depuis plusieurs dizaines d’années ?

Ou peut-être pas !

Nous allons suivre les débats qui vont animer l’ONU, qui en 2033 est aussi inefficace qu’à l’heure actuelle. Et découvrir que malgré le bon sens des revendications des éco-terroristes, les chefs d’état dans leur grande majorité ne vont s’occuper que de leur petit nombril en se demandant : est-ce que la menace est réelle ? Est-ce que mon pays risque quelque chose ? Pourquoi devrais-je négocier avec des terroristes ?

Enfermés dans leurs tours d’ivoire, les décideurs politiques vont se détourner de l’essentiel du message de l’organisation terroriste : il faut agir pour sauver la planète sinon nous allons tous mourir dans 18 jours.

Nous assisterons aux échanges entre chefs d’Etat, aux réunions préparatoires organisées par Katrin Thoroddsen, la Secrétaire Générale des Nations Unies, mais également aux réactions des simples citoyens, comme le blogeur Goran Janacek de Sarajevo, la famille Vintilhac dans les Cévennes etc. Avec quelques intermèdes dans une navette spatiale à destination de Mars renfermant 12 scientifiques en mission pour la Nasa. Chaque début de chapitre étant consacré à un aborigène australien qui est occupé à dessiner un serpent arc-en-ciel.

Les communiqués qui sont envoyés par l’organisation terroriste font monter la pression crescendo, en livrant les informations au compte gouttes sur la façon qu’ils ont choisi pour déchaîner les enfers sur Terre, si rien n’est fait.

Ce roman d’anticipation ne fait que légèrement grossir le trait par rapport à notre situation actuelle. Il suffit de voir ce qu’a donné, ou plus exactement n’a pas donné, le Sommet de Copenhague. Même sans être sensible à la mouvance écologique, le plus bête des hommes ne peut que constater l’épuisement des ressources naturelles et leur disparition (derniers exemples en date : le thon rouge, que le japon continue de consommer plus que de raison et les ravages forestiers que produit le développement de l’utilisation de huile de palme dans l’industrie agro alimentaire).

De ce fait, les revendications des éco-terroristes et leurs différents plaidoyers pour une réaction forte des états sonnent comme un cri du cœur et non comme un chantage odieux. C’est la réaction des gouvernements qui va vous faire hurler en lisant Katharsis, car ce roman d’anticipation pourrait se révéler être notre triste réalité dans quelques années.

Espérons qu’Oksana et Gil Prou pourront éveiller quelques consciences supplémentaires avec leur roman. D’autant que le texte est émaillé de nombreuses citations littéraires et d’explications scientifiques (tectonique des plaques, théorie des cordes etc).

Katharsis n’est pas un simple roman écolo-futuriste que tout le monde pourrait écrire. Il s’agit d’un plaidoyer pour sauver la planète, qui met en exergue les prises de conscience que des auteurs classiques ou des philosophes anciens. Les références utilisées par Oksana et Gil Prou ne sont pas un catalogue pour exposer leur culture générale, mais une invitation à aller plus loin dans la réflexion.

Car Katharsis ne doit pas rester un simple livre qui, une fois votre lecture achevée, se retrouvera à prendre la poussière dans votre bibliothèque. Il faut que vous en parliez autour de vous, que vous prêtiez ou offriez Katharsis à vos amis, car n’oubliez pas une chose : les décideurs politiques sont élus. Et vous avez la possibilité de les obliger à prendre en considération la planète que nous foulons du pied tous les jours.

Vous savez ce qui vous reste à faire (tout du moins si vous habitez dans une démocratie…).

Cependant n’allez pas croire que Katharsis est un manifeste politique. Ce livre reste un roman d’anticipation, et donc avant tout un objet culturel, qui vous permettra de passer un très bon moment en vous faisant peur, en imaginant ce qui pourrait arriver de pire à la notre belle planète dès demain.

Mais pour aujourd’hui tout va bien… Enfin, tout ne va pas si mal.

 Lien : http://lautremonde.radio.free.fr/litterature.php?id=662 

Xavier

Chronique de Katharsis sur le site Khimaira – un monde d’imaginaire

L'Apocalypse a parfois des formes très inattendues...

Voilà déjà la troisième chronique de notre dernier roman : « Katharsis » qui est paru à la mi-Mars.

Si les livres se suivent sans se ressembler aux Editions Interkeltia, il en va de même pour leurs auteurs.

Après l’Apocalypse selon Neptune, écrit par un yogi immergé dans la conscience supramentale ayant pris le nom de Natarajan, arrive un roman rédigé par un duo bien éloigné des poncifs édulcorés de la littérature ordinaire. En effet, Oksana est une ancienne star du X, ceinture noire de judo et passionnée de cosmologie comme de civilisation égyptienne. De son côté licencié en Egyptologie et ex-dirigeant de la FNAC, Gil Prou est féru de philosophie néoplatonicienne mais aussi de poésie.

Un duo étonnant qui en est déjà à son second roman publié (le premier étant Cathédrales de brumes aux éditions Rivière Blanche). Voici venir Katharsis dans la collection AnticipaXion.

Dans un futur extrêmement proche, 2033, l’humanité a continué sa dérive dans le massacre journalier de la planète qui est devenue surpeuplée, polluée, surchauffée et affamée. Résultat : bien peu de changement en dehors de la noosphère devenue une réalité. Imaginée par Teilhard de Chardin, elle est une structure immatérielle contenant les connaissances de l’humanité sous une forme bien plus puissante qu’internet.

Bref, la société en est là de son existence peu enviable lorsque survint un ultimatum mondial signé Katharsis. Derrière cette lettre, totalement anachronique dans un système tout numérique, se dissimule une organisation écoterroriste déterminée. Leurs revendications : voir l’humanité diminuer de 50% les émissions de gaz à effet de serre; l’arrêt définitif de la déforestation des zones tropicales ; et enfin abolir totalement l’esclavage économique.

La durée de l’ultimatum: moins de dix-jours. La sanction en cas de déni de leurs demandes: une catastrophe cataclysmique !

Autant dire que cette missive fait l’effet d’une lourde pierre dans une mare. Aussitôt, les avis vont bon train. De l’homme du peuple aux dirigeants politique, tout le monde «voit midi à sa porte». Certains pensent à un canular, d’autres songent à de faux écologistes mais vrais terroristes, et d’autres encore frissonnent déjà en songeant aux conséquences planétaires de représailles épouvantables. Bien évidemment, dans les plus hautes sphères, il n’est pas question de céder au chantage, comme il n’est pas du tout envisageable de baisser son niveau de confort afin d’améliorer l’air de la planète. Sa majesté «argent» continue de gouverner les nantis.

Pourtant, la véritable question que bien peu se posent est : «l’organisation écoterroriste ira-t-elle au bout de sa menace?».

Katharsis est un roman singulier porté par un style atypique. Face à un ultimatum lancé à la face du monde, le récit permet de suivre de nombreuses personnes dans leurs questionnements ou leurs errances durant la durée prédéfinie par le premier message. Si les recommandations semblent parfaitement en accord avec la survie du plus grand nombre, comment savoir jusqu’où peuvent aller les individus tant dans leurs choix que dans leurs extrémismes ?

Véritable miroir de l’humanité confrontée à l’une des plus incroyables sommations de toute son histoire, Katharsis risque fort de mettre un doigt «là où cela fait mal».

Pour un réveil des consciences peut-être?

Par Christian Perrot, le 20 mars 2010

 Lien vers la chronique : http://www.khimairaworld.com/articles/fiche/1876/Katharsis

Autres chroniques de « Katharsis » déjà parues dans les médias :

http://www.psychovision.net/livres/critiques/fiche/689-katharsis

http://www.phenixweb.net/PROU-Okhsana-et-PROU-Gil-Katharsis

Chronique de « Katharsis » sur le site Psychovision.net

 

Katharsis positionne l'Homme à l'aplomb de ses incohérences, de ses aveuglements; de ses angoisses...

Avec « Cathédrale de Brumes », Oksana et Gil Prou nous offraient un voyage sensationnel, fabuleux, aux confins de l’espace, de la solitude et des sens. Une œuvre poétique et philosophique, une œuvre inoubliable et qui pour moi valait tout simplement l’appellation de chef-d’œuvre. Mais le plus hallucinant c’est que les auteurs ne se sont pas arrêtés là et en changeant quelque peu de style et de thème, ils vont plus loin et nous offrent ici un nouveau chef-d’œuvre, un livre à lire absolument de par sa thématique et de par la façon toute intelligente et passionnante que les deux auteurs ont d’aborder les thèmes ici présentés et pourtant maintes fois rabâchés : la planète et son mal-être !

Attention ce livre fait mal, très mal !

Tout le monde le sait et ceux qui ne le savent pas font semblant de ne rien entendre, notre planète va très mal.

Nous sommes en 2033, la terre est surpeuplée, le réchauffement climatique et la déforestation sont le lot quotidien des humains tout comme la famine et les guerres civiles. Mais voilà, un jour une étrange organisation éco-terroriste lance un ultimatum à la population entière via l’ONU. Si la planète ne réduit pas les gaz à effet de serre, ne protège pas notre avenir, la faune, la flore et ne prend pas en compte le devenir de notre écosystème ils déclencheront une apocalypse effroyable. Un terrible compte à rebours commence donc avec ce chantage. L’humanité à failli à son devoir et Katharsis, le nom de cette organisation, va y remédier.

En fait cette organisation à plusieurs noms, mouvante, changeante, mystérieuse, insaisissable…

Voilà le lecteur entrainé alors dans un terrible compte à rebours et pris aussi dans un étrange sentiment puisqu’il devient difficile de ne pas donner raison à ces éco-terroristes, d’autant plus que les auteurs, tout en arrivant à maintenir un mystère et un suspens superbement mené, nous offrent aussi un terrible constat sur notre planète absolument bien détaillé et très documenté.

On est alors complètement happé par ce récit qui se veut original et superbement écrit.

Oksana et Gil Prou ne se contentent pas de nous offrir un point de vue mais plusieurs point de vue, à différents endroits du globe et explorant même l’espace. Ainsi, nous voyons les interminables discussions de l’ONU, comment les différentes nations n’arrivent pas à s’entendre et à se mettre d’accord, comment le monde est gouverné uniquement par la cupidité et les intérêts.

Alors que la terre risque de disparaitre nous voyons nos politiciens se chamailler comme des gamins et au final être complètement inactifs. Superbe image de notre monde moderne !

Mais « Katharsis » ne se contente pas des grands de ce monde mais aussi de ce petit peuple qui est nous, et Oksana et Gil Prou décident de déplacer leur histoire chez une famille vivant dans les Causses, une région où justement le cadre naturel est plus ou moins préservé. Entre une jeune fille un peu perdue et s’ennuyant dans ce trou de verdure (pour ne pas dire autre chose !), et un père un peu dépassé par les événements mondiaux et personnels, les auteurs nous proposent alors de vivre ce drame qui se veut mondial mais aussi macroscopique, comme pour nous prouver que tout le monde est touché, que personne ne peut échapper à notre univers et à sa marche inexorable vers sa terrible décadence…

Même les astronautes perdus dans l’espace, regroupant plusieurs nations, sont atteints par le drame planétaire, comme si même en conquérant l’espace, comme si même en s’isolant dans le lointain, l’homme ne pouvait échapper à son destin. La peur est partout, pourtant ce que proposent de faire les éco-terroristes, au final, ce n’est qu’accélérer le processus dans lequel l’homme et son absurdité nous a plongé.

Et personne ne fait rien et le compte à rebours nous rapproche toujours de l’inéluctable !

Autre personnage parmi tant d’autres, personnage qui m’a le plus touché d’ailleurs, Goran Janacek, journaliste yougoslave aux tendances misanthropiques et autodestructives qui alimente son blog quotidiennement sur le phénomène, apportant encore un autre éclairage. On peut même se demander si ce Goran n’est pas, en quelques sorte, le double des auteurs ?

Les auteurs multiplient donc les points de vue, comme pour nous montrer que toutes les sphères, tous les individus sont touchés, pour nous montrer que le drame est quelque chose du quotidien, que le poison est entré et qu’il est difficile de le faire sortir, surtout au vu de comment réagissent les grandes puissances. Même si les points de vue donc sont multiples, même si l’écriture se veut complexe, le grand talent de ces deux auteurs c’est de rester compréhensible, d’arriver à nous faire pénétrer par le biais du thriller, du suspens et du mystère dans des problèmes plus que graves, de nous sensibiliser à la planète, à nous-mêmes aussi…

Il m’est difficile de vous dire tout le bien que j’ai pensé de ce « Katharsis » et il y avait bien longtemps que je n’avais pas pris une telle claque !

L’histoire est absolument géniale, superbement bien menée, pouvant s’interpréter sur de nombreux niveaux de lecture, du simple au plus complexe, embrassant ainsi tous les champs de réflexions allant du scientifique au philosophique, sans jamais nous faire perdre le plaisir de lecture.

Et je ne vous parle même pas du style fantastique, bien à eux, reconnaissable entre mille, qu’ont ces deux auteurs ! C’est tout simplement magnifique !!

Il y a de purs moments de magie, de purs moments d’émotion tant avec les personnages bien sûr, souvent dépassés par la crise mondiale, que dans les descriptions de la nature par exemple. Un coucher de soleil ne m’a jamais paru aussi beau, sans compter sur la symbolique que ce rougeoiement nous offre !

Quand la poésie rejoint la science-fiction, quand la science-fiction s’engage, bouscule et fait mal… Tout ici nous est livré en direct, les émotions retranscrites au présent, avec toujours ce souci de n’écarter personne, ni un personnage au profit d’un autre, ni un lecteur au profit d’un autre, une œuvre totale (mais peut-être un peu moins que « Cathédrales de Brume » malgré tout, et peut-être plus abordable aussi), une œuvre coup de poing qui nous remet tous à notre place, un magnifique thriller digne des plus grands auteurs américains, une poésie étrange, bref de la grande littérature !

Au final la question qui se pose est : doit-on donner raison aux éco-terroristes ? Après tout ne sont-ils pas comme les autres, des destructeurs, des tueurs de masse ?

Et voilà que l’on pourrait porter la réflexion encore plus loin, sur l’aspect moral, par exemple, de nos actions ! La conclusion est affligeante, pessimiste et sombre.

Et si de toute façon nous étions condamnés ?

Vous l’aurez compris, j’ai adoré ce roman, j’adore ce que font Oksana et Gil Prou, a tel point que j’ai du mal ici à en parler !

Une œuvre à la fois aussi directe et à la fois aussi complexe, sans compromis, sans langue de bois, mais en même temps avec du style et des idées, avec de la poésie et de l’engagement, c’est rare, bien trop rare ! Tout le monde trouvera son compte en lisant ce roman, l’écolo un brin baba cool, le lecteur attiré par une SF différente, le jeune en mal de sensations fortes, le scientifique qui veut voir ce que donnent ses théories, tout le monde devrait lire ce livre et surtout les plus hauts placés.

Moi les mots me manquent pour vous dire le choc que se fut, la révélation qui m’a été offerte en lisant ce roman.

Pour conclure, c’est vers la maison d’édition Interkeltia que je voudrais me tourner et j’aimerais avoir les moyens de faire taire les mauvaises langues, même si je ne veux pas attiser le débat, débat qui n’a pas lieux d’être d’ailleurs: à l’heure actuelle, Interkeltia est l’une des seules maisons d’édition capables de nous offrir de telles œuvres engagées, véritables et sincères, loin du commercial et loin de certains ténors de la SF qui, certes, ont écrits des chefs-d’œuvre, mais qui parfois aujourd’hui feraient mieux de s’abstenir…

Interkeltia nous offre encore une fois une œuvre à la limite de l’inclassable, plus qu’originale, de la SF comme on voudrait en lire plus souvent, actuelle, moderne et superbement écrite, à la portée de tous tout en étant intelligente. Une œuvre à la fois dense et populaire, une œuvre unique !

Une maison d’édition qui mérite tout notre soutien et deux auteurs qu’il faut lire absolument.

Continuez comme ça, c’est un régal !

Quant à vous Melle Oksana et M. Gill Prou merci pour les deux claques que vous m’avez offertes coup sur coup, merci pour ce style, merci pour les thèmes abordés, pour cette poésie et surtout continuez car des auteurs comme vous dans le paysage français c’est rare !

10/10

Le Cimmerien

A propos de ce livre :

– Site de l’éditeur : http://www.interkeltia.com

– Site des auteurs : http://oksanaetgil.skyrock.com

Lien vers la chronique : http://www.psychovision.net/livres/critiques/fiche/689-katharsis