Cette interview a été faite le samedi matin, juste avant le début de notre rencontre-dédicace à la FNAC Valenciennes où l’accueil fut très chaleureux. Un grand merci à toute l’équipe…
Cette interview (près de 40 minutes) a été résumée à travers cet article intitulé : « L‘électron libre du cinéma X s’attaque à la littérature SF »
• UN VISAGE, UN JOUR : OKSANA, HARDEUSE ET AUTEUR
La star du X Oksana était hier en dédicace à la FNAC. Pas pour ses prouesses à l’horizontale, mais pour une activité parallèle. La demoiselle a cosigné un roman d’anticipation avec Gil Prou, un ancien gros bonnet de la FNAC. Une collaboration inattendue mais pleinement assumée.
Mini robe moulante, bottes, lunettes noires, décolleté vertigineux… Oksana : vingt-huit ans, a le physique de l’emploi. Sauf qu’on n’est pas là pour parler des films où elle impressionne par la légèreté de sa cuisse, mais de littérature. La belle est d’ailleurs accompagnée d’un homme à l’allure beaucoup plus sage, et au parcours plus « sérieux ». Gil Prou : soixante ans, a été responsable disques à la FNAC Montparnasse, puis directeur de FNAC Distribution. Il a par ailleurs rédigé des articles pour Actuel et a parcouru la planète pour le magazine Grands Reportages.
Tous deux sont venus à Valenciennes dédicacer leur deuxième ouvrage commun, « Katharsis« . Un thriller écologique d’anticipation qui met en scène le chantage exercé contre l’ONU par un groupe écoterroriste en 2033. Le tout préfacé par Yves Paccalet, « philosophe poil à gratter », auteur de « L’humanité disparaîtra, bon débarras ! »
À première vue, l’attelage a tout de l’alliance de la carpe et du lapin. « On se connaît depuis longtemps et on a des centres d’intérêt communs », explique Oksana. « Je m’intéresse aux sciences dures et elle a une licence de mathématiques appliquées », précise Gil Prou.
Leur collaboration ne va pourtant pas de soi. « Le fait d’être une star du X a été un handicap au début. L’éditeur de notre premier roman a été un peu malmené : les gens croyaient à un coup éditorial, à un pétard mouillé. » Et les employeurs habituels d’Oksana voient d’un mauvais œil ses velléités d’émancipation. « Le milieu du X, c’est un peu « sois belle et tais-toi ». J’étais en contrat avec Marc Dorcel quand on a commencé à envisager de travailler ensemble. Ils nous ont fait comprendre que ce n’était pas une bonne idée. À la fin de mon contrat, je suis partie. »
Dans le lander(por)neau, ce départ vaut à Oksana une image d’« électron libre », qu’elle et Gil revendiquent. « On ne veut pas s’enfermer dans un genre, avance-t-il. On discute avec des scénaristes pour une adaptation cinématographique, une série télé… On veut se lancer des défis qui nous stimulent. Même si ce roman devient un best-seller, on ne fera pas du copier-coller ». « Je recherche du plaisir, acquiesce Oksana. C’est indispensable : la littérature est un domaine moins facile que le X. Le public n’est pas captif, il faut le conquérir. Même dans mon métier, j’essaie de dépasser les codes. Je ne suis pas une bimbo refaite, je reste proche du public là où d’autres jouent l’inaccessibilité… »
L’actrice signe des autographes avec le sourire. « Continuez, j’adore ce que vous faites », lui glisse un jeune homme, les yeux baissés.
Un lecteur conquis, sans doute…
PAR RUBEN MULLER
valenciennes@lavoixdunord.fr PHOTO DIDIER CRASNAULT